Les nombreuses manifestations sur la voie publique avec blocage de la circulation automobile renseignent sur la détresse des habitants de certains quartiers et lotissements. On a beau parler de manipulation, les problèmes soulevés par les protestataires sont réels et peuvent être constatés sur le terrain. Par ailleurs, si des jeunes décident de bloquer la circulation pendant plusieurs heures, perturbant sensiblement le trafic routier, allant jusqu'à empêcher des citoyens de rejoindre leurs lieux de travail, leurs établissements scolaires, ou tout simplement de rentrer à l'heure chez eux, c'est qu'ils ont épuisé toutes les démarches administratives pour faire aboutir leurs revendications. Dans la commune de Tizi Ouzou, on peut citer l'exemple du lotissement Tala Allam dont la population, à bout de patience après pas moins de six ans de démarches et de demandes auprès des autorités locales pour le bitumage des accès, la réfection du réseau d'assainissement, la réalisation de trottoirs…, ont dû recourir au langage de la rue pour voir enfin leurs doléances concrètement prises en charge. Dans notre reportage, nous nous sommes intéressés à un autre village, qui a, à son actif plus d'une dizaine de fermetures de la RN12 qui borde le hameau. En plein milieu urbain, et à environ 6 km de la ville des Genêts, Sikh Oumeddour ou Issiakhen Oumeddour, oublié par la marche du développement, est là, pour rappeler les inégalités dans la répartition des projets de développement dans la commune du chef-lieu. Pourtant, le comité de village nous informe qu'une enveloppe de 11 milliards de centimes a été destinée au hameau dans le cadre du programme d'amélioration urbaine.