Le réseau routier de la ville de Biskra connaît, chaque jour, une dégradation de plus en plus préoccupante. En effet, si l'on excepte le centre-ville, rares sont les routes, dans la capitale des Zibans, qui échappent à ce constat négatif, voire à cette déchéance totale. Dans certains quartiers, notamment ceux de la périphérie, le délabrement est tel que certains automobilistes ne s'y aventurent même pas. Cet état de fait soulève, depuis quelque temps, moult interrogations, notamment chez les chauffeurs de taxi et autres autobus, qui ne comprennent pas l'inaction des responsables face à la détérioration quotidienne des voies urbaines. En l'absence d'un entretien permanent et efficace de la part de l'APC, les nids-de-poule se creusent, en effet, de plus en plus chaque jour. À El Alia, Sidi Berkat ou vieux-Biskra, les nombreuses crevasses font désormais partie du lot quotidien des usagers de la route, lesquels sont obligés de slalomer à longueur de journée afin d'éviter les pièges du macadam.Par ailleurs, les automobilistes se plaignent de l'état des avaloirs, notamment ceux du tronçon liant El Alia à la cité 300-Logements. “Ils sont tout le temps, nous dit un chauffeur d'autobus, obstrués par toutes sortes d'objets charriés par les eaux de pluie”, ce qui engendre, à chaque averse, des perturbations de la circulation et oblige souvent les automobilistes à contourner cette voie urbaine. Et comme “la nature a horreur du vide”, ce laisser-aller des responsables a donné lieu à des pratiques pour le moins insolites. Sur certaines voies publiques, ce sont les habitants des quartiers qui agissent, en dressant, par exemple, des dos d'âne de fortune pour contraindre, semble-t-il, les véhicules à rouler moins vite et à préserver, ainsi, leurs enfants des accidents de la route. Au-delà de leur utilité, ces ralentisseurs ne répondent guère aux normes requises. Avec tous les désagréments qu'ils peuvent causer aux automobilistes, ces ouvrages continuent, néanmoins, à voir le jour au su et au vu de tout le monde. SALIM GUETTOUCHI