Résumé de la 47e partie n Ann Shapland parle, elle aussi, de miss Vansittart pour succéder à miss Bulstrode. Mais cette dernière veut-elle réellement partir ? Quelqu'un qui saurait insuffler une vie nouvelle dans mon vieux collège ? Une personnalité dynamique comme... comme — oui — comme Eileen Rich ?...» A l'évidence, Eileen Rich n'avait pas encore l'âge requis, ni l'expérience... Mais elle possédait le dynamisme qu'il fallait, et un vrai sens de la pédagogie. Elle avait des idées. Jamais elle ne serait ennuyeuse — ce mot-là, de nouveau. Sottises ! Eleanor Vansittart n'avait rien d'ennuyeux... Miss Chadwick entrait. Miss Bulstrode releva la tête : — Ah ! Chaddy, comme je suis contente de vous voir ! — Pourquoi ? s'étonna miss Chadwick. Quelque chose ne va pas ? — C'est moi qui ne vais pas. Je n'arrive plus à me décider. — Cela ne vous ressemble pas, Honoria. — Certes, non. Comment se passe ce trimestre, Chaddy ? — Assez bien, je pense. Un peu d'incertitude transparaissait dans la voix de miss Chadwick. Miss Bulstrode insista : — Allons. Pas de faux-fuyants. Qu'est-ce qui cloche ? — Rien. Vraiment, Honoria, rien du tout. Il y a seulement que... Miss Chadwick dégagea ses cheveux de son front, ce qui lui donna l'apparence d'un bouledogue perplexe. — Oh ! reprit-elle, ce n'est qu'une impression. Rien que je puisse préciser. Les nouvelles élèves me plaisent assez. En revanche, je n'apprécie guère Mlle Blanche. Mais je n'aimais pas beaucoup non plus cette Mlle Depuy. Des sournoises. Miss Bulstrode accorda peu d'attention à ces critiques. Chaddy accusait toujours les professeurs françaises de sournoiserie. — C'est une enseignante médiocre, convint-elle cependant. J'en suis surprise. Elle avait d'excellentes références. — Toutes ces Françaises sont incapables d'enseigner. Elles n'ont aucun sens de la discipline. A part cela, et de vous à moi, je trouve que, dans son genre, miss Springer en fait un petit peu trop ! On la dirait montée sur ressort. A croire qu'elle veut faire hon-neur à son nom... — Elle remplit très bien ses fonctions. — Ça oui. Elle est parfaite. — Au début, nous ne sommes jamais à l'aise avec les nouvelles enseignantes, souligna miss Bulstrode. — Ça, c'est bien vrai, s'empressa d'approuver miss Chadwick. Je suis persuadée qu'il n y a pas d'autre problème que celui-là. A propos, notre nouveau jardinier est très jeune. De nos jours, ça n'est pas courant. Tous les jardiniers ont l'air centenaires et cacochymes. Dommage qu'il soit aussi joli garçon. Il nous faudra le tenir à l'œil. De concert, les deux vieilles demoiselles dodelinèrent de la tête. Elles savaient, mieux que personne, les ravages qu'un adonis peut causer dans le cœur des adolescentes. (à suivre...)