Résumé de la 139e partie n Eileen Rich suit miss Bulstrode qui lui dit qu'elle ne sait pas si le collège pourra continuer d'accueillir des élèves… Ce que les gens pourront finalement penser est toujours imprévisible, parce qu'ils penseront tous différemment. Mais, au bout du compte, ceux qui auront les points de vue les plus tranchés finiront par convertir tous les autres. Donc, ou bien Meadowbank s'arrête et... — Non, coupa Eileen Rich. Meadowbank ne doit pas s'arrêter. Elle avait presque tapé du pied, et sa coiffure avait immédiatement commencé de s'effondrer. — Vous ne devez pas le laisser disparaître, reprit-elle. Ce serait un péché - un crime. — Vous employez des mots très forts, observa miss Bulstrode. — Parce que je le ressens très fortement. II y a énormément de choses qui semblent n'en pas valoir la peine, mais Meadowbank est très important. J'en ai eu la conviction dès mon arrivée ici. — Vous êtes combative. J'aime les gens combatifs, et je puis vous assurer que je n'ai pas l'intention d'abandonner sans résistance. D'une certaine manière, je me réjouis de cette bataille. Vous savez, lorsque tout est trop facile et que les choses vont trop bien, on... je ne trouve pas le mot exact... on est content de soi ? On s'ennuie ? Un peu des deux, sans doute. Mais, maintenant, je ne m'ennuie plus, je ne suis pas contente de moi, et j'ai l'intention de me battre jusqu'à mes dernières forces... et jusqu'à mon dernier sou, également. Mais ce que j'ai à vous dire, c'est ceci : si Meadowbank continue, voudriez-vous en devenir associée ? — Moi ? s'écria Eileen Rich, les yeux écarquillés. Moi ? — Oui, ma chère, confirma miss Bulstrode. Vous. — Je ne pourrais pas. Je n'en sais pas assez. Je suis trop jeune. Enfin, je n'ai ni I'expérience ni les connaissances qu'il vous faut. — Laissez-moi donc juge de ce qu'il me faut. Remarquez bien qu'au moment où nous parlons, ce n'est pas une offre très alléchante que je vous fais là. Vous pourriez probablement trouver mieux ailleurs. Mais je veux vous dire une chose, et vous devez me croire. Dès avant le malheureux décès de miss Vansittart, j'avais décidé que vous étiez celle que je voulais pour prendre ma suite. L'ébahissement d'Eileen Rich s'accrut encore : — Ainsi, vous aviez pensé que... Mais je croyais... nous croyions toutes que... que miss Vansittart... — Je n'avais conclu aucun arrangement avec miss Vansittart, affirma miss Bulstrode. Je l'avais à l'esprit, je le confesse. Je pensais à elle depuis deux ans. Mais, toujours, quelque chose me retenait de lui en parler de manière irrévocable. Chacune, certes, supposait qu'elle me succéderait. Elle peut l'avoir cru elle-même. Et, d'ailleurs, moi aussi, je le croyais jusqu'à une date très récente. Et puis j'ai décidé que ce n'était pas d'elle que je voulais. — Mais elle convenait sous tous les aspects. Elle aurait poursuivi la vie du collège exactement selon vos méthodes, exactement selon vos idées. (à suivre...)