Coût n Au vu des tarifs affichés par les écoles privées, il faut tout un budget pour assurer des cours de soutien à l'élève. Les parents doivent faire l'impasse sur certaines dépenses afin de pouvoir payer ces cours. Et lorsqu'on sait que les prix de la quasi-totalité des produits élémentaires ne cessent d'enregistrer des pics, il est difficile de faire face à cette situation. Conscients de la nécessité de recourir à une telle option afin d'optimiser les chances de réussite de leurs enfants aux examens, certains parents n'hésitent pas à sacrifier d'autres besoins élémentaires afin de pouvoir payer ces cours supplémentaires. «Nous n'avons pas le choix. Pour moi, la chose la plus importante est de mettre mes enfants dans les meilleures conditions pour qu'ils réussissent. Je leur fais comprendre que le succès dans les études vaut beaucoup mieux que d'avoir une table garnie chaque jour. Heureusement, ils ont bien compris la situation», témoigne Rachid, la cinquantaine, père de trois enfants (deux en quatrième année moyenne et un en troisième année secondaire). Fonctionnaire dans une administration publique à Alger, notre interlocuteur affirme qu'il recourt à des travaux supplémentaires, les week-ends, chez des particuliers pour faire face à la cherté de la vie. A l'image de Rachid, des milliers de parents d'élèves font de gros efforts afin de pouvoir assurer une bonne assimilation des cours à leurs enfants, notamment ceux ayant plus d'un enfant scolarisé. Les responsables des écoles privées que nous avons interrogés, reconnaissent que la plupart de leurs élèves sont issus de familles aisées ou à revenu moyen et dont les deux parents travaillent. Quant à ceux dont le salaire suffit à peine à couvrir les besoins les plus élémentaires (nourriture, transport, factures…), ils n'ont d'autres choix que de se contenter des cours dispensés dans les écoles publiques. Et cette catégorie représente la plus grande partie. «Ma fille veut prendre des cours de soutien en physique. Elle estime qu'elle n'a pas bien assimilé les cours, mais je lui ai expliqué que ma situation financière ne me permet pas de lui assurer une telle option. Elle a fini par me comprendre et fait, alors, des efforts substantiels pour tenter de se racheter avant les examens», affirme Rabah, agent de sécurité à l'université d'Alger. Notre interlocuteur n'est pas le seul à se retrouver dans une telle situation. Il faut dire, par ailleurs, que la réussite n'est pas tout à fait garantie pour ceux qui prennent des cours de soutien. Les récents résultats des examens du baccalauréat et du BEM ont démontré qu'une bonne partie des meilleurs élèves sont issus de familles démunies.