Situation n Le patrimoine forestier algérien connait aujourd'hui une nette régression, alors que dans un passé récent le pays exploitait le potentiel existant allant jusqu'à l'exportation de certaines matières. Un recul qui s'explique par la conjugaison de plusieurs facteurs, selon le sous directeur de la gestion et de la police forestière. « La dernière décennie a été une période très difficile. Ce qui ne nous a pas permis d'exploiter l'ensemble des massifs forestiers, ce qui aurait pu donner des résultats beaucoup plus satisfaisants », a expliqué, récemment M. Mouloud Loukmane dans une intervention à la Chaîne Trois. Il évoque, donc en premier lieu, le problème de sécurité, suivi du phénomène des incendies et en dernier le vieillissement de la subéraie dont 70 % a dépassé l'âge de l'exploitabilité. A cela, il faut ajouter le fait que « nos forêts sont à l'origine des forêts de protection et non de production », affirme t-il. Les efforts de la direction des forêts sont à ce titre axés sur la protection de nos massifs de l'érosion, de plus en plus importante, que sur la production. D'ailleurs, « le gros du bois est importé. Nous venons seulement comme appuis à certaines unités de menuiserie. Le volume global d'exploitation a été estimé en 2008 à un million 420 mètres cube de bois. Une quantité qui a été mise à la disposition des transformateurs », ajoute encore le représentant de la direction des forêts. . Ainsi, pour relancer tout ce patrimoine forestiers laissé à l'abandon, des programmes de plantation sont prévus sur l'ensemble du pays, outre les pépinières spécialisées qui viennent d'être crées. En plus du reboisement, les autorités ont jugé nécessaire d'engager des actions de protection à l'égard de certaines matières, le liège en l'occurrence. « Le liège brut est actuellement interdit à l'exportation ce qui a fait ralentir beaucoup d'infractions. Suite à cette interdiction, il y a en effet moins de vol que les années précédentes », reconnaît M. Loukmane. Pour relancer la machine de production de cette matière dont l'Algérie était la première sur le bassin méditerranéen, plusieurs actions sont prévues. Il s'agit de la reconstitution progressive d'une superficie de pas moins de 350.000 h, ainsi qu'une opération d'extension dans certaines régions endémiques. La réhabilitation concerne outre le liège tous les produits forestiers dont, notamment, l'alfa. « Une étude vient juste d'être finalisée. Elle apporte toutes les informations utiles à l'exploitation de nos nappes alfatières existante en Algérie », a indiqué M. Loukmane. Une cartographie a été constituée dans ce cadre, ce qui permettra d'identifier et de délimiter toutes les nappes alfatières en vu de leur prise en charge.