Une ministre régionale allemande, qui sera la première femme musulmane d'origine turque à un tel poste, a provoqué un tollé dans son propre parti CDU (conservateur) en prônant ce lundi le retrait des crucifix des écoles publiques. «Les symboles chrétiens n'ont pas leur place dans les écoles publiques», a déclaré Aygül Özkan, future ministre des Affaires sociales de l'Etat régional de Basse-Saxe (centre), dans un entretien paru dans l'hebdomadaire Focus. «L'école doit être un lieu neutre», a-t-elle ajouté, précisant que le voile n'avait «rien à faire» non plus dans une salle de classe. Mme Özkan, 38 ans, qui doit devenir demain mardi la première ministre d'origine turque en Allemagne, a toutefois reçu quelques soutiens au sein de la CDU. Le ministre en charge de l'intégration en Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), Armin Laschet, a salué, à travers sa nomination, un signe augmentant «la crédibilité de la CDU» dans ce domaine. Des élections à l'issue très incertaine pour les conservateurs sont organisées le 9 mai dans cet Etat régional qui compte une forte population d'origine turque. Selon les médias allemands, la future ministre a reçu des menaces de mort et a été placée sous protection policière. Pour rappel, cette nomination a été fêtée en Turquie comme une «révolution politique».