Rendez-vous n la 1ère édition du festival national de la création féminine se tiendra, du 12 au 18 mai, au Palais des Raïs (ex-Bastion 23). Ainsi, ce festival, dans sa première édition, concerne notamment le tissage, un art authentiquement lié à la tradition et au rituel ancestral. La création féminine aura son espace et ce, l'instant d'un festival, pour faire connaître et promouvoir en conséquence le génie féminin qui se manifeste, aussi bien dans sa beauté que dans son élégance et son style recherché, à travers les œuvres imaginées, créées, c'est-à-dire dans tous les domaines artistiques. C'est ce qu'a affirmé Hamida Agsous, commissaire du festival. Cela revient à dire que le geste féminin touche à tous les aspects de la création, aussi bien ceux spécifiques à la tradition (broderie, tapisserie, poterie, tissage, cuisine et autres) que ceux réservés aux hommes, à savoir la peinture, la céramique, la mosaïque, la calligraphie, la sculpture, le travail du bois, des métaux précieux, du verre, du corail … Et vu la multitude de domaines dans lesquels les femmes algériennes excellent, «le festival ne pouvait donc prendre en charge tous ces aspects de l'art auxquels s'adonnent les Algériennes et dans lesquels elles ont, depuis plusieurs années, acquis une habileté certaine, sans pour autant accéder à la notoriété», a expliqué, hier, Hamida Agsous, lors d'un point de presse. Ainsi, pour cette présente édition, le choix est tombé sur le thème du tissage. S'exprimant sur ce choix, la commissaire du festival soulignera : «C'est d'abord l'une des techniques les plus anciennes au monde. Elle est aussi vieille que l'humanité.» Il y a aussi le fait que «l'art du tissage était – et demeure encore de nos jours – un moyen d'expression pour la femme, un langage qui lui permet de dire son quotidien et de se dire aux autres à travers les signes géométriques, les motifs floraux ou symboliques et les couleurs», explique-t-elle. Ce langage comprend des signes – appelés reguems – qui sont utilisés dans le tissage des tapis, et que l'on retrouve aussi dans les autres formes d'art tels que la poterie du nord et du sud du pays, ou encore les tatouages ou «aouchems» qui, de tout temps, ont rehaussé la beauté des visages et des mains des femmes. A noter qu'aujourd'hui, dans l'art moderne, nombreux sont les artistes – peintres, céramistes, designers ou autres – qui réemploient dans leur création ces signes. Ainsi, et pour conclure, « c'est en raison de cette ramification des «signes» décoratifs et ornementaux figurant dans la poterie, la céramique et beaucoup d'autres supports d'expressions artistiques, qui fait du Tissage un thème «fédérateur», que nous avons voulu retenir ce thème pour la première édition du Festival national de la création féminine.» Yacine Idjer l Institué en vertu d'une décision ministérielle en février 2009 par le ministère de la Culture, le Festival national de la création féminine comprend diverses activités, à savoir l'organisation de quatre expositions dont une consacrée au métier à tisser : les produits seront présentés par des artisanes venues notamment de Laghouat, de Ghardaïa, de Menéa, de M'sila, de Timimoun et de Touggourt. A cela s'ajoute une autre exposition, celle consacrée aux outils et techniques de tissage avec des livres et références en rapport avec le métier de tisser à travers les différentes époques. Un autre espace est réservé également à une exposition sous le thème «De la tradition à la modernité» où seront présentés des produits de tissage et de céramique. Ce festival sera, en outre, marqué par des soirées artistiques à l'Institut national supérieur de musique animées par l'artiste Bahdja Rahal et la troupe féminine Fen wa nachat de Mostaganem. Il sera clôturé par une soirée animée par l'association Izalouane de Timimoun. Y. I.