Le Palais des Raïs abrite, depuis le 12 et jusqu'au 18 mai, la première édition d'une manifestation institutionnalisée dédiée aux femmes. Le Bastion 23 abrite, depuis hier, une manifestation première du genre, dédiée à un art séculaire, un geste ancestral que les femmes perpétuent depuis des siècles. Il s'agit du tissage dont un festival lui est dédié désormais et ce, jusqu'au 18 mai, date de clôture du «Mois du patrimoine.» Inauguré hier par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, ainsi que Mme Hamida Aksous, la commissaire de la manif, dans une ambiance conviviale, cette première journée a permis l'inauguration de plusieurs expositions. De nombreux espaces ont été réservés en ce sens afin d'abriter tour à tour, des matériaux et des techniques utilisés traditionnellement, dans le tissage en Algérie, avec des objets tissés (tapis, vêtements) réalisés par des artisans venus de différentes régions du pays, et dont le travail consiste à créer, innover tout en se basant sur les techniques ancestrales du tissage. Aussi, une autre exposition intitulée «De la tradition à la modernité» permet de découvrir des ouvrages de designers et d'artistes, mettant en valeur des créations modernes qui intègrent le tissage. Durant le circuit qu' a effectué la ministre de la Culture d'un palais à un autre, le lien se fera à travers les patios où les maîtresses-tisserandes ont pu initier les visiteurs intéressés aux techniques du tissage. Parallèlement à ces expositions, un spectacle inaugural de musique andalouse animé par l'artiste Beihdja Rahal a été dispensé à l'Institut national supérieur de musique, au niveau de l'espace Fadila-D'ziria. Notons que l'Insm est situe en face du Palais des Raïs, donc il n'y avait que la rue à traverser pour aller assister au concert. Institutionnalisé, ce festival vise, selon la ministre de la Culture «la valorisation et la mise en avant du talent créatif des femmes». Ce festival permettra ainsi de revisiter un art majeur qui existe depuis la nuit des temps, constituant, en somme, un précieux patrimoine populaire et appartenant à notre culture de façon générale. Ce festival n'omettra pas de faire croiser différentes générations entre de vieilles tisserandes et des artistes de la nouvelle génération qui s'inspirent de cet art pour en faire des modèles d'une rare beauté. Pourquoi le tissage? Mme Agsous répond: «C'est d'abord l'une des techniques les plus anciennes au monde, elle est aussi vieille que l'humanité.» Faisant référence au «langage» que représentent les motifs floraux et autres symboles et couleurs sur les tissages, des «signes décoratifs» que l'ont peut trouver, notamment dans la céramique et beaucoup d'autres supports d'expression artistique, Mme Hamida Aksous soulignera l'importance de ce thème fédérateur (le tissage) qui a permis de retenir pour cette première édition du Festival national de la création féminine, le tissage. Notons que cet événement comprendra un riche programme culturel. Toutes les expositions installées au Palais des Raïs seront ouvertes au public de 10 h à 12h30 et de 14h à 18h30. Aujourd'hui se tiendra, à 16h une conférence de Malika Malek-Azoug sur le thème «Rituels du tissage, entre mythe et réalité». Samedi, se tiendra à 16h à la salle El Mougar une générale de la pièce théâtrale Ras el Kheit, écrite par Nadjet Taïbouni, mise en scène par Sonia et produite par le théâtre régional de Skikda. Elle est interprétée par Aïda Gechoud et Lydia Larimi. Le lendemain, au Palais des Raïs, Mme Aïcha Hanafi animera une conférence sur le thème «Les tapis algériens, patrimoine et identités». Lundi 17 mai se produira à l'Insm la troupe féminine de musique andalouse Fen oua nachat de Mostaganem sous la direction de Hadjer Ben Merrah. Enfin, le mardi 18 mai se tiendra la clôture du festival sous une kheima traditionnelle (comme à l'ouverture). A 17h, il sera procédé à la remise du trophée de la première édition du Festival de la création féminine à la meilleure tisserande parmi les exposantes. Un spectacle animé par la troupe musicale Ahelil de l'association féminine Izelouane de Cherouine (Timimoune), dirigée par Fatma Amohamdi, achèvera sans doute, cette belle manifestation dans la joie et la bonne humeur.