Résumé de la 13e partie n Ni Yamina ni Mohammed ne veulent faire le premier pas pour se réconcilier, en dépit des efforts de Sabrina, leur fille aînée. C'est seulement sur la route qu'il se rappelle qu'il a promis à sa secrétaire de passer la prendre. La veille, en la déposant chez elle, après des heures supplémentaires qu'elle a effectuées à sa demande, il a constaté qu'elle habite loin de son travail. Il a voulu à son tour lui rendre service et a proposé de passer la prendre en se rendant à l'entreprise… Elle l'attend devant son immeuble. Il lui fait signe et elle accourt vers lui. Il ne peut s'empêcher de pousser un sifflement d'admiration quand elle monte à ses côtés. — Mais vous êtes très jolie ! elle est en effet très belle dans sa petite robe rouge décolletée qui lui descend à peine au-dessus des genoux. Elle découvre une poitrine, des jambes et des bras d'un blanc laiteux, et ses longs cheveux noirs tranchent sur la blancheur du teint. Le plus beau, ce sont ses grands yeux de jais, pétillant d'intelligence. Et il y a par-dessus tout cette incroyable douceur qui enrobe aussi bien ses gestes que ses paroles. Mohammed reprend. — c'est vrai que vous êtes jolie ! Il risque un regard. Elle ne rougit pas au compliment mais sourit. — et votre sourire est tout aussi admirable ! Il la regarde encore. — on vous a dit que vous étiez belle ? Elle rit. — vos dents sont de nacre ! — arrêtez, monsieur le directeur, vous allez me faire rougir ! Il sourit. — du rouge sur cette peau de satin, ça vous irait bien ! Elle rit encore. — et vous êtes encore plus jolie quand vous riez ! — monsieur le directeur… — si, si, vous êtes très jolie ! — vous m'en voyez flattée ! Mais comment, se demande Mohammed, je n'ai pas remarqué cette grâce et cette beauté ? Peut-être parce qu'il ne voyait la jeune femme que sous l'angle de la secrétaire, avec l'œil du directeur… Et puis, au bureau, elle n'avait pas cette tenue légère. Peut-être, se demande Mohammed, qu'elle a fait exprès de s'habiller ainsi pour le provoquer ! en tout cas, elle a atteint son but puisqu'il est très troublé. — Sarah, dit-il, dans un souffle… (il se reprend aussitôt), vous me permettez de vous appeler ainsi, n'est-ce pas ? — bien sûr, monsieur le directeur ! — Si je vous appelle Sarah, appelez-moi Mohammed ! (Il se reprend de nouveau) Quand nous sommes seuls, mais devant les autres employés, continuez à m'appeler monsieur le directeur ! — Oui, monsieur le directeur. — Sarah, je vous invite à déjeuner avec moi à midi ! Elle hésite, ou fait mine d'hésiter, mais comme il insiste, elle dit «oui» en souriant. A suivre K. Yerbi