Résumé de la 5e partie Yamina provoque une scène, Mohammed, en colère, la brusque... et se met ses enfants à dos. Le matin, il est encore en colère. En tout cas, il ne veut pas se réconcilier avec elle, du moins, il ne veut pas faire le premier pas. Si elle veut la paix, elle n'a qu'à la demander ! Il lui a fait trop de concessions, il est décidé à ne plus lui en faire ! lI fait sa toilette, prend son cartable et sort. Ses trois filles accourent : ? Papa, tu t'en vas ? Tu ne prends pas ton petit-déjeuner ? ? Non, dit-il, je suis en retard ! ? Tu ne dis pas au revoir à maman ? ? Non ! Elle m?a offensé ! Il faut qu'elle me présente des excuses ! ? Papa? tu sais comment est maman depuis l'accident? ? Elle utilise son handicap pour faire pression sur moi ! Je ne peux plus le supporter ! ? S'il te plaît, papa, fais un effort ! le supplie Linda. ? Non, ma fille, j'ai fait trop d'efforts, c'est à ta mère d'en faire maintenant, si elle veut que la paix et la concorde reviennent ! Et il s'en va, laissant ses filles atterrées. C'est seulement sur la route qu'il se rappelle qu'il a promis à sa secrétaire de passer la prendre car, la veille, en la déposant chez elle après des heures supplémentaires faites à sa demande, il a constaté qu'elle habitait loin de son travail. Il a voulu, à son tour, lui rendre service, et a proposé de passer la prendre, en se rendant à l?entreprise... Elle l'attend devant son immeuble. Il lui fait signe et elle accourt vers lui. Il ne peut s'empêcher de pousser un sifflement d'admiration quand elle monte à ses côtés. ? Mais vous êtes très jolie ! Elle est, en effet, très belle, dans sa petite robe rouge décolletée qui lui arrive à peine au-dessus des genoux. Elle découvre une poitrine, des jambes et des bras laiteux. Et ses longs cheveux noirs tranchent franchement sur la blancheur du teint. Le plus beau, ce sont ses grands yeux de jais, pétillants d'intelligence. Et il y a, par-dessus tout, cette incroyable douceur qui enrobe aussi bien ses gestes que ses paroles. Mais comment, se demande Mohammed, je n'ai pas remarqué cette grâce et cette beauté ? Peut-être parce qu'il ne voyait la jeune femme que sous l'angle de la secrétaire, avec l'?il du directeur... Et puis, au bureau, elle n'avait pas cette tenue légère. Peut-être, se demande Mohammed, qu'elle a fait exprès de s'habiller ainsi pour le provoquer, en tout cas, elle a atteint son but puisqu'il est très troublé. ? Sarah, dit-il, dans un souffle... (il se reprend aussitôt). Vous me permettez de vous appeler ainsi, n'est-ce pas ? ? Bien sûr, monsieur le directeur ! ? Si je vous appelle Sarah, appelez-moi Mohammed ! Mais quand nous sommes seuls, devant les autres employés continuez à m'appeler monsieur le directeur ! ? Oui, monsieur le directeur. ? Sarah, je vous invite à déjeuner avec moi, à midi ! Elle hésite ou fait mine d'hésiter mais comme il insiste, elle dit «oui» en souriant. (à suivre...)