«L'orphelin dans la loi algérienne et la charia islamique, entre texte et réalité» a été au cœur des débats du séminaire national organisé très récemment dans la wilaya d'El-Oued. Une réflexion qui a fait surgir dans son sillage les nombreuses contraintes auxquelles sont quotidiennement confrontés les orphelins toutes catégories confondues. Il s'agit, entre autres, de l'aspect psychosocial de l'orphelin dans la société, ainsi que de la situation de celui-ci dans la législation algérienne. Cette rencontre s'est soldée par la mise en place d'un projet lié au «statut de l'orphelin». Une carence et des conséquences Rencontre n Initiée par l'Institut des sciences humaines et sociales du Centre universitaire d'El-Oued, la rencontre a su pointer du doigt les questions touchant de très près cette catégorie. La condition sociale et la protection sont, sans équivoque, les points les plus obscurs dans le quotidien de tout orphelin. Deux aspects qui nous renvoient à la place qu'occupe cette frange dans la législation algérienne et la société d'une manière générale. En l'absence d'une prise en charge appropriée, les orphelins nés notamment sous x préfèrent, pour vivre mieux, cacher leur réalité en attendant des jours meilleurs. Qui oserait se dévoiler dans une société rongée par les préjugés et l'hypocrisie ? Rarement quantifiée, cette catégorie passe souvent en second plan, voire en dernier pour les autorités qui ne lésinent pas, pourtant, sur les promesses. Le ministre de la Solidarité avait à, cet effet, promis, pas plus loin que l'année dernière, de soumettre les pères biologiques refusant de passer leurs enfants à des tests ADN. Une mesure qui devrait permettre à des milliers d'enfants nés hors mariage de bénéficier d'un état civil au même titre que les autres enfants, ce dispositif aurait sans doute aidé les orphelins à surpasser l'impact psychologique généré par cet abandon. Une réaction qui se traduirait, selon les psychologues, par un sentiment de solitude, de confusion et d'angoisse. Cet état émotionnel, caractérisé par la douleur et la rancune, est, malheureusement, rarement pris en charge dans les pouponnières. Le travail de ces institutions a tendance à se concentrer exclusivement sur les besoins matériels de ces enfants. Le côté affectif et psychologique se voit ainsi relégué au rang des préoccupations les moins importantes. Une carence qui peut s'expliquer par l'absence d'éducateurs spécialisés à même d'accompagner et d'assister ces enfants. Outre ce déficit, on parle d'un manque flagrant d'infrastructures pour enfance assistée, notamment après sa majorité. Les participants au séminaire national sur «L'orphelin dans la loi algérienne et la charia islamique, entre texte et réalité» ont plaidé, à cet effet, pour la création au niveau du ministère délégué chargé de la famille, d'une direction qui s'occupera des affaires des orphelins. Mais aussi d'un site électronique pour le recueil des travaux de recherches, ouvrages et articles traitant de la protection de cette catégorie sociale, ainsi que la création d'une ligue nationale d'associations de protection de l'orphelin. Les participants à cette rencontre ont, par ailleurs, appelé à l'implication des médias, des lieux de culte et des acteurs sociaux dans la sensibilisation sur la prise en charge de cette frange de la société. Assia Boucetta