Assurance n Les pouvoirs publics estiment que ces nouvelles mesures vont contribuer efficacement à la lutte contre la crise du logement et faciliter l'accès à ce produit qui, jusqu'ici, est une source d'instabilité sociale. Outre les mesures citées au préalable, les autorités publiques ont mis en place une autre «mesure phare : celle des avantages accordés aux promoteurs immobiliers quand il s'agit de projets de réalisation de Logements promotionnels aidés (LPA), notamment les abattements sur le prix du foncier que l'Etat met à la disposition des promoteurs dans le but de baisser le coût des logements (80% au Nord, 90% dans les Hauts Plateaux et 95% dans le Sud)», a déclaré dans ses récentes sorties médiatiques, le directeur de la promotion immobilière auprès du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, Lyes Ferroukhi. Une politique qui vise à mettre un terme au problème du logement et où «les institutions financières sont appelées à adhérer efficacement pour permettre son application dans les meilleures conditions», estime le ministre de l'Habitat Noureddine Moussa. Toutefois, ces assurances ne semblent pas convaincre experts et citoyens. A leurs yeux, ces nouvelles mesures introduites par la loi de finances complémentaire qui a révisé les conditions d'accès au crédit immobilier de manière à y orienter les fonctionnaires, ne représentent pas pour les Algériens une solution magique capable de faciliter l'accès au logement et ne changera pas grand-chose à la situation. «La cherté de la vie et la dégradation du pouvoir d'achat des fonctionnaires de ma catégorie ne me laissent pas espérer l'achat d'un logement même avec un crédit. Les prix très élevés des logements ne me laissent aucune chance de les approcher», regrette Amrane un employé d'une entreprise publique. Certains experts considèrent que le déséquilibre flagrant entre l'offre et la demande ne fait que décourager les ménages pour lesquels l'accès à un logement demeure un luxe même avec un crédit immobilier. «Il existe un grand décalage entre les prix des biens immobiliers et les revenus des citoyens», observent-ils. Ainsi, pour acheter un F3 ou un F4 dans la banlieue proche de la capitale, qui est en moyenne à 1 milliard de centimes, il faut avoir un revenu mensuel de 10 à 30 millions de centimes par mois pour accéder facilement au crédit immobilier et acheter ce logement sur la base d'une durée de remboursement de 15 à 20 ans. Par ailleurs, certains ont fait observer que l'Etat dope la demande, mais pas l'offre. «L'Etat devra doper les deux car il y a un déséquilibre entre l'offre et la demande. Je n'ai rien compris», a déclaré récemment, le président de l'Union nationale des promoteurs immobiliers (Unpi), Larbi Chemmam. Se déclarant complètement d'accord avec les nouvelles mesures portant sur le crédit immobilier à taux bonifiés, celui-ci a souhaité, toutefois, qu'«il y ait plus de mesures pour booster l'offre», précisant que «plus l'offre sera importante, plus les prix des logements seront accessibles». M. M.