Photo : Sahel Par Ali Boukhlef Investissements publics pour 150 milliards de dollars, de nouvelles dispositions pour l'acquisition du logement, augmentation du SNMG, mise à niveau des entreprises et création d'un fonds public d'investissement : le président de la République a sorti la grande artillerie, lors d'un discours prononcé sur la base pétrolière d'Arzew, à Oran, à l'occasion de la double célébration de la journée du 24 février. Abdelaziz Bouteflika a, ainsi, engagé un véritable chantier d'avenir, à 45 jours de l'élection présidentielle. Le chef de l'Etat, qui s'est exprimé devant un parterre de travailleurs et de syndicalistes, a aussi rappelé les concrétisations sociales de l'Algérie durant ses dix ans de règne. Cela se résume aux milliards de dollars investis, aux «3 millions d'emplois créés» et au million de logements construits, en plus, bien entendu, d'autres mesures pour les retraités et les différentes augmentations de salaires, notamment dans le fonction publique et le secteur économique public. Le chef de l'Etat a aussi mis en avant l'évolution du SNMG qui est passé, a-t-il rappelé, de 6 000 DA en 1999 à 12 000 en 2006. «Nul doute que la prochaine réunion tripartite permettra, dans le cours de cette année, de faire évoluer encore ce salaire de référence», a promis le président Bouteflika. Mais cela ne suffit pas. C'est pour cela qu'il se fixe de nouveaux engagements pour les années à venir. Et il l'a fait savoir, hier à Arzew : «En attendant la finalisation réelle de la nouvelle stratégie industrielle, j'ai chargé le gouvernement de s'atteler à la mise à niveau des entreprises viables, activant dans des secteurs porteurs, afin de les faire participer davantage à la réalisation des programmes nationaux de développement. Ce chantier a déjà été lancé, notamment pour les entreprises du bâtiment, des travaux publics, des ressources en eau et de l'activité agricole. Les décisions requises seront dégagées avant la fin de ce semestre.» Une manière de signifier que l'option des privatisations est abandonnée ? Peut-être, même si le choix n'est pas encore déterminé. Sur un autre plan, le Président a promis de nouvelles mesures concernant le logement social pour cette année, sans en préciser les détails. «Outre l'aide frontale qu'accorde déjà l'Etat pour l'accès au logement promotionnel, des bonifications importantes sur le coût du crédit bancaire seront instaurées au bénéfice des citoyens dont les revenus sont modestes ou intermédiaires. Enfin, et pour réduire le coût du logement promotionnel, des allègements sur le coût du foncier, ainsi que sur les coûts du financement bancaire seront accordés aux promoteurs immobiliers», a-t-il promis dans ce cadre. Sur le plan économique, Bouteflika a reconnu qu'il y a eu des insuffisances, notamment en ce qui concerne la création de richesses de substitution aux hydrocarbures. C'est pour cela qu'il a invité les entreprises, publiques et privées, à investir pour notamment réduire la facture d'importation des produits alimentaires. Il a rappelé, aussi, son appréhension par rapport aux répercussions de l'augmentation effrénée de la facture d'importation sur les générations futures. A. B. «Les victimes du terrorisme et les Patriotes auront un statut» La cause des familles victimes du terrorisme et des Patriotes est-elle finalement entendue ? Apparemment oui. Puisque le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en a parlé, hier, à Arzew lors d'un discours prononcé à l'occasion du double anniversaire de 24 février. «Je voudrais réitérer la solidarité de la nation envers les familles des victimes du terrorisme», a, en effet, assuré le chef de l'Etat, qui promet un statut à cette catégorie et aux Patriotes. «Je tiens aussi à dire à ceux qui ont consacré des années de leur vie à la défense de la République que l'Algérie ne les a pas oubliés. Des mesures seront prises pour faciliter leur réinsertion socioéconomique. Des mesures seront prises aussi pour améliorer la situation de ceux qui, volontaires, se sont engagés sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme», s'est engagé le chef de l'Etat, en référence aux deux catégories qui n'ont cessé, depuis des années, de réclamer leur part dans le projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale.