Stigmate n Le blocus imposé à la bande de Gaza continue d'entraver gravement la reconstruction des bâtiments et infrastructures, détruits lors de l'offensive israélienne de 2008. Plus d'un an et demi après cette offensive dévastatrice, «plomb durci», seulement 25% des dégâts ont pu être réparés, selon le rapport du programme de développement de l'ONU. Il relève toutefois que la plupart des institutions médicales ont été remises en état, dont dix des douze hôpitaux endommagés, ainsi que 78% du système de tout-à-l'égout et des conduites d'eau. L'ONU estime qu'en dépit de quelques améliorations «l'aide internationale s'est révélée largement inefficace» du fait notamment qu'elle s'interdit d'utiliser du matériel importé à travers des tunnels de contrebande à la frontière égyptienne. Or, selon la Banque mondiale, 80% des importations parviennent à Gaza par ce biais. Les organismes d'entraide islamiques, qui emploient, elles, des matériaux de construction venus par ces tunnels, «se sont avérées plus à même d'aider à la reconstruction», relève le rapport. Il donne en exemple le Secours islamique, le Croissant-Rouge du Qatar, l'association caritative Al-Rahama et autres associations qui opèrent toutes avec le soutien du mouvement islamiste Hamas, lequel contrôle la bande de Gaza abritant 1,5 million d'habitants. L'armée israélienne a mené du 27 décembre au 18 janvier 2009 une offensive à Gaza qui s'est soldée par la mort de 1 400 Palestiniens et la destruction partielle ou totale de 6 268 maisons. Israël maintient un strict blocus de Gaza, sauf pour les produits de première nécessité, depuis la prise du pouvoir dans ce territoire par le Hamas en juin 2007, ne laissant passer qu'une quantité très limitée de ciment. A Gaza, où les stigmates de la guerre sont toujours visibles, un nouveau danger a fait son apparition : les générateurs d'électricité au fioul «made in China», qui ont tué plus de 100 Palestiniens en moins de 18 mois. Pour faire face aux fréquentes coupures de courant, les Gazaouis se sont rués sur ces engins ramenés d'Egypte. Mais si ces générateurs fabriqués en Chine ont amené un peu de lumière aux Gazaouis, régulièrement confrontés à des coupures d'électricité pouvant durer jusqu'à 16 heures de suite, ils ont aussi endeuillé de nombreuses familles. Pour Hamas, c'est Israël qui est responsable de cette situation, en imposant au territoire un blocus, renforcé ces derniers mois par la décision de l'Egypte de garder sa frontière avec Gaza fermée quasiment en permanence. Israël affirme de son côté que les problèmes de la centrale électrique ont été provoqués par des rivalités interpalestiniennes, entre l'Autorité palestinienne, basée à Ramallah en Cisjordanie, et le Hamas à Gaza. R. I. / Agences