Le désarroi des citoyens Situation n La prise en charge médicale publique à Talassa, dans les monts du Dahara, à l'extrême nord-ouest du chef-lieu de wilaya, présente énormément de carences et de défaillances à tous les niveaux. Selon de nombreux citoyens de Talassa, le secteur de la santé publique au niveau de cette commune est, depuis plusieurs années, dans une situation chaotique incommensurable. «La prise en charge médicale publique dans notre commune est, depuis bien longtemps, inexistante. Cela fait des années que le service médical de l'Etat est absent et ne tourne plus comme il se doit ici», lancent nombre de citoyens rencontrés dans cette localité. A propos de l'unique centre de santé opérationnel que compte cette commune rurale reculée et dont la bâtisse ressemble, de loin, bien qu'elle soit située à quelques mètres seulement du siège de l'assemblée communale locale au centre de la ville, à une construction de fortune, en raison des graves dégradations apparentes et nettement avancées subies au fil des années, il nous a été fait savoir qu'il ne fonctionne qu'au ralenti et qu'il ne dispose d'aucun équipement médical à même de prendre en charge les malades et les cas urgents de l'ensemble des douars éparpillés sur la totalité du territoire communal. «Le service médical fourni par cet établissement sanitaire public est limité uniquement à de petites prestations comme par exemple des premiers soins aux blessures légères ou des injections de vaccin aux enfants. Mais dans la plupart des cas et par manque de seringues ou de matériel médical, l'établissement ferme tout simplement ses portes pendant plusieurs jours. Dépourvu depuis longtemps de médecins et encore de sages-femmes, ce centre de santé est devenu avec le temps, inutile et inefficace. C'est pourquoi la majorité des malades et autres patients se trouvant dans un état grave, préfèrent aller à l'hôpital de Ténès à une quarantaine de kilomètres pour se faire soigner», témoignent d'autres citoyens, en présence de quelques malades qui attendaient devant le centre en question à Talassa. Les mêmes témoignages ont également fait état de l'inexistence d'une ambulance au niveau de cette polyclinique, ce qui oblige les malades, particulièrement les cas graves, à l'exemple des femmes enceintes et autres personnes victimes d'accidents, à se débrouiller un éventuel moyen de transport afin d'être évacués aux urgences de l'hôpital de Ténès, ou ailleurs vers d'autres établissements sanitaires, chacun selon la gravité de son état. «Plusieurs fois, des femmes enceintes qui n'ont pu avoir à temps un moyen de transport afin d'être évacuées vers l'hôpital de Ténès, accouchent en cours de route avant même d'arriver à destination et avec énormément de complications. Si notre centre de santé disposait au moins d'une sage-femme, on aurait évité tous les problèmes de ce genre», déclare l'un des malades, en évoquant la nuit de cauchemar vécue par sa belle-sœur en juin dernier. A. Hakim