Riposte n Critiqué, inévitablement, de toute part par les médias et la rue algérienne, Rabah Saâdane a réagi, hier, lors d'un point de presse pour se défendre et défendre certains de ses joueurs cadres. Malgré son statut de sauveur, depuis son retour à la sélection en 2007, en qualifiant d'abord l'Equipe nationale au second tour des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial-2010, puis aux phases finales de ces deux grandes compétitions, continentale et mondiale, Rabah Saâdane ne pouvait éviter certaines critiques et surtout d'énormes inquiétudes à moins de dix jours de l'événement planétaire en Afrique du Sud. Mis à part le match face à la Côte d'Ivoire, où les Algériens ont été impressionnants en livrant une partie de classe mondiale, leur production a été souvent affligeante depuis le début de l'année 2010. Après avoir chuté lourdement face au Malawi (0 à 3), en match inaugural de la CAN en Angola, les Verts se sont extirpés au forceps de leur groupe grâce à un seul but face au Mali (1 à 0). S'ensuivront un ennuyeux Algérie – Angola (0 à 0), une sévère raclée contre une Egypte revancharde et aidée par l'arbitre béninois Coffi Kodjia (0 à 4) et une autre défaite contre un Nigeria loin d'être un foudre de guerre en match de classement (0 à 1). Vu sous cet angle, et loin du retour au premier plan de la sélection et de la passion débordante qui l'entoure, les inquiétudes sont autant plus grandes que les deux matchs amicaux face à la Serbie et à l'Eire, sanctionnés par le même score (0 à 3), sont venus ajouter une couche supplémentaire de désarroi. Mais cette tournure prise par les événements ne semble pas perturber le sélectionneur national Rabah Saâdane qui, hier, est monté au créneau en reprenant son plus vieux refrain : « On veut déstabiliser l'Equipe nationale à quelques jours du Mondial», avant de poursuivre : « Vous pouvez penser ce que vous voulez. Vous pouvez même vous permettre d'écrire les pires choses qui vous passent par la tête ; cela ne me dérange nullement. D'ailleurs, je ne compte même pas réagir à travers les journaux. Ma réponse, vous l'aurez sur le terrain, pendant le Mondial», a-t-il affirmé. Une réaction à travers laquelle on comprend que le sélectionneur national a été très affecté par les critiques dont il a fait l'objet après la cuisante défaite contre l'Eire. Mais que voulait Saâdane : que le peuple sorte défiler après cette débâcle et que les journalistes le caressent dans le sens du poil ? Soyons sérieux. Et pour revenir sur, justement, ce match face à l'Eire, le Cheikh a tenu à rappeler que cette équipe est passée à un cheveu d'une qualification n'était une erreur d'arbitrage. «C'est vous dire que c'est une très bonne équipe, avec d'excellents joueurs, qui évoluent dans les meilleurs championnats européens. En plus, le résultat était le dernier de mes soucis pendant ce match car j'aspirais à découvrir d'autres choses. Sur ce plan, et sans trop rentrer dans les détails, je peux vous assurer que j'ai atteint mon objectif», a-t-il souligné avant de rappeler que l'absence de certaines pièces maîtresses comme Matmour, Bougherra, Antar Yahia et Yebda avait influé négativement sur le rendement général de l'équipe. Dans la foulée de sa sortie médiatique, Saâdane a tenu également à défendre ses joueurs cadres, tels que le capitaine Mansouri, Saïfi et Gaouaoui que certains ont annoncé cuits et écartés des plans du sélectionneur. Avec le retour progressif de quelques blessés à l'entraînement comme Bougherra, Matmour, Yahia et Medjani, au moment où Belaïd se blesse à son tour. Tout cela se déroule dans une ambiance moins festive qu'à Crans-Montana de la part des supporters. Mais cela ne change rien à la démarche de Rabah Saâdane qui promet une métamorphose de son équipe sur le terrain. Alors que demande le peuple ! La particularité Il sera le seul représentant des techniciens africains et arabes en Afrique du Sud La Coupe du monde a beau se dérouler pour la première fois de son histoire en Afrique, une seule des 32 équipes engagées sera dirigée par un sélectionneur issu du continent, l'Algérie. Rabah Saâdane, le vétéran du football algérien, ferait presque figure d'anomalie. Les cinq autres équipes africaines - Côte d'Ivoire, Cameroun, Ghana, Nigeria et Afrique du Sud - ont en effet toutes confié leur sort aux mains de sélectionneurs étrangers. L'anecdote, à laquelle il n'avait pas prêté attention, fait sourire Saâdane, 64 ans. «Je représente donc tous les entraîneurs africains, ainsi que le monde arabe. C'est une grande responsabilité», a-t-il dit à Reuters lors du stage de préparation des Fennecs à Crans-Montana, en Suisse. La mode africaine qui consiste à faire appel à des grands noms étrangers quelques mois seulement avant le début des compétitions internationales l'interpelle toutefois. «C'est un problème qui appartient aux présidents (des fédérations) et je ne veux pas donner de conseils aux présidents. Mais je peux vous dire que l'Afrique recèle des entraîneurs de grande qualité.» Dans la longue histoire de la Coupe du monde, il a fallu attendre 1978 pour trouver trace du premier sélectionneur africain présent en phase finale, le Tunisien Abdelmadjid Chetali. En 2002, trois pays, un record, avaient fait confiance à des sélectionneurs locaux - Nigeria, Afrique du Sud et Tunisie - mais, quatre ans plus tard en Allemagne, on ne comptait déjà plus que l'Angolais Luis Oliveira Gonçalves. Saâdane, dont la carrière de joueur fut brutalement interrompue à 27 ans par un accident de voiture, n'en est pas à son coup d'essai. Il dirigeait déjà l'Algérie en 1986 lors de sa dernière apparition en Coupe du monde, qui s'était soldée par une élimination sans gloire au premier tour. Rappelé il y a deux ans et demi à la tête des Fennecs après le passage de plusieurs entraîneurs étrangers, Saâdane en est à son cinquième mandat de sélectionneur, dont deux courts intérims, la Fédération faisant appel à son vieux sage à chaque fois qu'elle se retrouve en difficultés. «C'est la vie d'un entraîneur en Afrique», résume-t-il. «Je ne sais pas s'il faut y voir de la chance ou de la malchance.» Surnommé le «Cheikh» par ses joueurs, l'entraîneur algérien a su galvaniser ses troupes pour les amener jusqu'à la qualification dans un groupe où l'Egypte faisait office de favori. Et, à quelques jours du Mondial, personne n'ignore en Algérie que Rabah signifie en arabe «celui qui gagne». Le geste Il félicite Zemmamouche et le MCA Profitant de son point de presse, le sélectionneur national a félicité Zemmamouche et le MC Alger pour leur titre de champion d'Algérie, hautement mérité, tout en rappelant qu'il donnait raison au gardien mouloudéen qui était parti défendre les couleurs de son club, oubliant un tant soit peu sa mise à l'écart de la sélection. L'intérêt Bougherra parmi les 50 joueurs attendus au Mondial Le défenseur de l'équipe nationale de football, Madjid Bougherra, figure dans la liste des 50 joueurs établie par le journal sportif France-Football et qui «vont changer le monde», l'espace du Mondial-2010. «C'est une sélection des plus fameux joueurs, des plus inattendus, des plus symboliques ou des plus originaux qui incarnent cette idée universelle faisant de la Coupe du monde un moment si spécial, si précieux», écrit le journal, dans son édition datée d'hier mardi. Au sujet de Madjid Bougherra, France-Football rappelle que «l'hiver dernier, en quarts de finale de la CAN, il a muselé Didier Drobga. Cet été, il devra faire de même avec Wayne Rooney». «Madjid Bougherra est puissant, véloce et rapide. Aux Glasgow Rangers, son club depuis deux ans, cela en fait le chouchou de son public. Il est un pilier de la sélection algérienne qui redécouvre le Mondial vingt ans après», ajoute le journal. Les trois meilleurs joueurs retenus par France-Football sont respectivement l'Argentin Lionel Messi, l'Ivoirien Didier Drobga et l'Anglais Wayne Rooney. Le match Algérie - Gabon le 11 août à Alger La rencontre amicale entre l'Algérie et le Gabon prévu le 11 août se déroulera à Alger, a annoncé mardi la Fédération algérienne de football (FAF). Cette rencontre entre dans le cadre de la préparation des Verts aux éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations CAN-2012, dont la phase finale aura lieu au Gabon et en Guinée équatoriale. La sélection algérienne de football évoluera dans le groupe D, avec le Maroc, la Tanzanie et la république de Centrafrique, Les partenaires de Bougherra entameront les éliminatoires de la CAN-2012 contre la Tanzanie entre le 3 et le 5 septembre prochain à Alger.