Soulagement n Après quatre matchs pour autant de défaites sans avoir marqué le moindre but, les Verts ont renoué, hier à Nuremberg, avec la victoire. Un succès rendu effectif grâce à un petit but sur penalty de Karim Ziani face aux Emirats arabes unis. La première et grande satisfaction au moment du coup d'envoi de ce dernier match face aux Emirats arabes unis, hier au stade Playmobil de Fürth, près de Nuremberg, c'était le retour de la plupart des cadres de la sélection, hormis Hassan Yebda qui a été laissé au repos par le staff technique vu qu'il n'est toujours pas en forme. La seconde, c'est bien évidemment la victoire puisque après quatre défaites consécutives, dont trois cartons (0 à 4 face à l'Egypte en demi-finale de la CAN-2010 et deux fois 0 à 3 en amical contre la Serbie et l'Eire), les Verts renouent avec le succès, ce qui aura certainement son impact sur le plan moral. La troisième, c'est le retour au grand complet de la défense algérienne qui, pour une fois, n'a pas encaissé le moindre but depuis les cinq derniers matchs, ce qui est tout de même rassurant. La quatrième, est le retour au premier plan de plusieurs individualités, à l'image d'un Karim Ziani rayonnant et pesant de tout son poids sur le match et sur le rendement de l'équipe, réussissant presque le match parfait et terminant avec l'unique réalisation de ce match plein d'enseignements pour le sélectionneur national. La cinquième, réside dans le fait que Saâdane a tranché définitivement en ce qui concerne le poste de gardien de but puisque c'est à Fawzi Chaouchi que reviendra l'honneur et surtout la lourde responsabilité de préserver la cage algérienne lors du Mondial, devant Mbolhi et Gaouaoui, relégué à la troisième place. Ce sont autant d'aspects positifs qui rassurent plus ou moins l'opinion nationale. Mais est-ce suffisant pour autant ? Oh que non ! Il est vrai que Saâdane est revenu à son cher 3-5-2, avec une variante (4-4-2) en phase défensive, qui lui a permis une meilleure animation dans le jeu des Verts, mais ces derniers ont laissé planer le doute sur plusieurs aspects. D'abord, un jeu collectif loin d'être parfait où l'on a constaté un manque de cohésion et des automatismes qui ont du mal à se mettre en place. Sur le plan défensif, malgré la faiblesse de l'adversaire émirati sur ce plan, l'arrière-garde algérienne a montré des signes d'inquiétude puisque plusieurs fois elle a été prise en défaut, alors qu'en sera- t-il lorsqu'il s'agira de joueurs de plus haut niveau et avec un volume de jeu et une technicité encore plus élevés ? Face à un Novakovic, un Rooney ou un Donovan, les choses devront être plus compliquées, même si des garçons comme Yahia ou Bougherra ont des circonstances atténuantes puisqu'ils reviennent de blessures. Que dire alors de l'attaque des Verts et de ce duo Ghezzal - Djebbour, certainement rongé par le doute à l'issue d'un autre match sans la moindre concrétisation. Pourtant, les deux joueurs ont redoublé d'appels de balle, de placements et de permutations, mais ils n'ont jamais réussi à prendre de vitesse la défense émiratie qui veillait au grain. Cette dernière a été plutôt bousculée lorsque les Algériens ont posé le ballon à terre et ont axé leurs attaques sur la vitesse, le jeu court et les déviations. L'autre point négatif constaté lors de ce match, c'est la tendance de l'équipe à pencher son jeu sur le flanc gauche, avec l'influence de Belhadj et Ziani, alors qu'en première mi-temps par exemple, comme l'a avoué Saâdane, Matmour est resté esseulé manquant de soutien et d'appui dans ses envolées. Les Verts se contentent pour le moment de balles arrêtées pour trouver le chemin des filets, comme ce fut le cas hier sur ce penalty consécutif à une main «cadeau» du capitaine Khalid El Sabil. A Durban, où ils prendront leurs quartiers aux premières de la matinée demain, les coéquipiers du jeune et prometteur Boudebouz auront cinq jours pour essayer de rectifier le tir et de colmater les brèches afin de rentrer de plain-pied dans cette phase finale de Coupe du monde. L'action du but : (51') : Sur un centre anodin de Belhadj, la défense des Emirats dégage, mais le ballon va percuter la main du capitaine Khaled El-Sabil. L'arbitre allemand n'hésite pas à désigner le point de penalty et c'est Karim Ziani qui transforme en force pour offrir le premier et l'unique but des Verts. Algérie – Emirats arabes unis (1 à 0). Stade Playmobil, à Fürth, temps chaud, pelouse en très bon état. Affluence nombreuse : environ 17 000 spectateurs. Arbitrage de Manuel Graff assisté de Josef Maïer et Walker Hoffman (Allemagne) Avertissements : Ghezzal (25') et Matmour (69') pour l'Algérie. But : Ziani (51' s.p) pour l'Algérie. Temps additionnel : 6 minutes (3'+3') Note du match : 13/20 • Emirats arabes unis : Ali Khusaïf (Youssef Abderahmane Al-Zaâbi 81'), Shihi, Fares Djoumaâ, Roman Al-Hamadi, Khalil Fayçal (Mohamed Chihi 51'), Al-Jenaibi, Diab Awana (Saïd El-Khatiri 61'), Al-Hamadi, Hamdan Alkamoli, Ismaïl Matar (Sultan Bargach 77'), Khaled El Sabil Entraîneur : Katanec • Algérie : Chaouchi, Bougherra, Belhadj, Halliche, Yahia, Mansouri (Kadir 66'), Lacen (Guedioura 77'), Ziani, Matmour (Abdoun, 88'), Ghezzal (Saïf 64'), Djebbour (Boudebouz 64') Entraîneur : Saâdane L'ambiance Tous pour les Verts et… pour Gaza Notre communauté installée en Europe a été bien gâtée depuis trois semaines, depuis que les Verts de Rabah Saâdane ont déposé leurs bagages en Suisse, à Crans-Montana, pour le stage de préparation en prévision du Mondial, puis à Dublin pour le match face à l'Eire ou bien hier à Nuremberg contre les Emirats arabes unis. Les supporters des Verts n'ont pas cessé d'affluer de partout pour suivre les coéquipiers de Ziani, là où ils s'entraînent ou ils se produisent. Les Suisses, qui seront pourtant représentés en Afrique du Sud par leur sélection nationale, ont découvert l'amour et la passion qu'ont les supporters algériens pour leur équipe à travers l'engouement qui a jalonné tous leurs déplacements, comme ce fut le cas lors de la séance d'entraînement qui a eu lieu à Tourbillon, près de Sion, devant près de 7 000 spectateurs en délire. Hier, le stade Playmobil de Fürth a été envahi par les fans des Verts, venus d'un peu partout d'Allemagne, mais aussi de plusieurs pays d'Europe ; en groupe ou en famille, mettant le feu aux tribunes après avoir créé une ambiance dans les rues de Nuremberg dès les premières heures de la matinée. Chants, youyous, fumigènes, drapeaux, les Algériens ont assuré le spectacle mettant du cœur à l'ouvrage pour porter aux nues les Verts, sans oublier la Palestine et le peuple de Gaza, surtout après la dernière agression israélienne contre la flottille de la paix où une dizaine de pacifistes ont été tués. Les Algériens ont même pris part à une manifestation pro-palestinienne au centre-ville de Nuremberg où l'on voyait le drapeau turc, vu la forte communauté de ce pays vivant en Allemagne aux côtés de nombreux sympathisants qui n'ont pas hésité à afficher leur soutien à cette cause. L'objectif Saâdane tient son onze de départ Le sélectionneur national, Rabah Saâdane, a souvent déclaré qu'il ne prenait que les meilleurs joueurs pour le Mondial, mais avec ses cadres il a établi une jurisprudence qui ne tient pas compte des blessures ni du statut de remplaçant dans le club respectif. Saâdane n'est pas et ne sera pas indemne de toute critique pour la simple raison qu'il ne pourra jamais contenter tous ceux qui rêvent de Mondial et encore moins les 35 millions d'Algériens aussi exigeants les uns que les autres. A InfoSoir, on s'est souvent projeté sur le 13 juin, à l'heure du coup d'envoi du match contre la Slovénie, en projetant sur l'écran les onze joueurs de départ. Une équipe bâtie sur la base de quelques principes et une certaine logique, en connaissance de cause : Saâdane fera confiance aux mêmes hommes qui l'ont accompagné depuis plusieurs mois. C'est ainsi que dans les buts, on devrait retrouver Fawzi Chaouchi, seul représentant du championnat national et gardien numéro un du moment, même si Mbolhi n'est pas loin de lui ravir la place. En défense, et sans prévaloir des tendances tactiques de Saâdane, on devrait avoir une charnière centrale composée du duo Halliche - Yahia qui a fait ses preuves par le passé et semble la mieux rodée. Côté droit, Bougherra ferait valoir sa polyvalence, comme ce fut le cas hier face aux Emirats, alors qu'à gauche de la défense c'est Belhadj qui prend sa place avec des consignes offensives sur le couloir. Dans la récupération, l'essentiel pour Saâdane est d'avoir de l'équilibre et de la solidité avec la paire Mansouri, le plus capé de tous, et Yebda, le nouveau aux dents longues, mais qui a été remplacé par Medhi Lacen en raison de l'indisponibilité du premier. Expérience et sang neuf, le cocktail tant recherché par le Cheikh. Dans l'animation offensive, qui mieux que Ziani tantôt derrière les attaquants tantôt excentré sur le côté gauche, et Matmour, sur son aile droite piquant également au centre et couvrant le couloir, pour faire jouer l'équipe et lui donner un plus gros volume de jeu. Jusqu'ici, tous les joueurs, un peu moins Ziani, sont capables de défendre ; reste l'attaque qui devrait renouer avec le duo Ghezzal - Djebbour, soit un mélange de puissance, d'opportunisme et de solutions supplémentaires que d'avoir un seul élément vite pris en charge par les défenseurs adverses. Mais avec un bémol : pas d'efficacité devant les buts. C'est le grand dilemme de Saâdane à quelques jours seulement du Mondial.