Résumé de la 1re partie n Le caméléon tombe amoureux d'une fée... La fée est une vie volubile , volubile comme la fleur grimpante «volubilis» naissant n'importe où sur le bord d'un fossé, accrochée aux grilles des villes, comme sur les jardins de campagne. Gracile et fragile, en forme de trompette, se mâchant au moindre frottement de doigts et faisant d'un ciel bleu d'été, lancée en l'air, un parachute en fleur, un poème épanoui comme une framboise dans la bouche un soir de fin d'été. La fée chante toujours «lalala…», elle est heureuse. C'est sa vie ! Etre caméléon et voir une fée gracile, c'est comme être une chaussette de garçon à sécher à côté d'un sous-vêtement de filles ! Pouah ! Notre caméléon se dit : «comment l'approcher ? Comment la séduire, avoir une chance de lui plaire ? Je sais que je suis fait pour elle et elle pour moi ! Comment l'en convaincre ?» En même temps… se disait-il, les fées connaissent-elles l'histoire passée des caméléons ? Le passé de quelqu'un c'est difficile des fois de le comprendre, les enfants… Quelquefois, on fait des choses pas bien, puis on grandit dans son corps ou dans sa tête, on change, on n'est plus l'animal que les autres ont connu avant, et pourtant souvent, les singes graciles, les mouches du sommeil éternel, les oiseaux de paradis, ne croient pas que le caméléon puisse changer. Alors la fée, elle, le croirait-elle ? Que de questions, que de difficultés à dépasser, que de patience et d'observation il allait lui falloir ! Aimer une fée quand on est caméléon c'est comme être Dieu en enfer… Toutefois, il s'avérera que la fée de verre – car c'était comme cela qu'elle s'appelait – transparente comme l'eau limpide du torrent, à la fois fragile mais blindée comme les portes des banques, transparente comme la vitre que maman vient de nettoyer, transparente comme l'air libre des montagnes, vint chanter chaque jour au bord du ruisseau où vaquait le caméléon… Caméléon aime se dessiner au bord des ruisseaux qui murmurent. Il se pose sur une feuille colorée, tourne son œil mobile dans tous les sens, observe s'il n'y a pas d'ennemis autour, puis s'applique à prendre ses plus jolies couleurs et remplir sa feuille de dessin de lui-même. C'est sa vie à lui : se dessiner, mettre des couleurs dans le paysage que l'on attend pas. Il a même essayé le bleu du ciel une fois… Si, si ! Il y est arrivé ! Il est très doué ! Caméléon se dit alor : «Je n'ai pas de jambes, ni de bras pour l'enlacer… mais je peux peut-être lui faire croire que je suis quelqu'un d'autre ? Changeons de couleurs, prenons une couleur d'oiseaux de paradis pour plaire à la transparence de la fée et racontons-lui une histoire d'oiseaux de paradis. (à suivre...)