La France, finaliste 2006 en panne d'attaque contre l'Uruguay (0-0), doit marquer pour exister dans ce Mondial, avec un deuxième match jeudi à Polokwane contre le Mexique, dans un groupe A ouvert. Au coup d'envoi, Raymond Domenech aura-t-il enfin des certitudes sur son onze de départ pour ce match crucial ? Rien n'est moins sûr. Le sélectionneur tâtonne. L'animation offensive n'a pas convaincu avec Yoann Gourcuff, Franck Ribéry, Sidney Govou et Nicolas Anelka dans le 4-2-3-1 ressuscité pour le premier match de la Coupe du monde des Bleus. Domenech devrait sacrifier Gourcuff, isolé au sein du groupe. Le jeune meneur bordelais évoluait avec les remplaçants mercredi soir pendant le huis clos. C'est Ribéry qui était le meneur axial, rôle déjà endossé en Bleu, Florent Malouda, sur le banc pour le premier match, retrouvant une place de titulaire à gauche de l'attaque. Le sélectionneur semblait maintenir mercredi soir sa confiance à Govou, pourtant transparent, tout comme à Anelka, qui ne rentre pourtant pas dans la case avant-centre. Les Mexicains, eux, arrivent sur les hauteurs de Polokwane (1300 m d'altitude) gonflés à bloc. «Désormais, il s'agit de vaincre ou de mourir», a résumé le jeune attaquant du Mexique, Carlos Vela, rassuré par le premier match terne des Bleus : «Après avoir vu leur prestation et celle de l'Uruguay lors de leur match nul, je crois que nous conservons de bonnes chances d'atteindre les 8es de finale.» Rafael Marquez, capitaine emblématique du Mexique, calme toutefois les ardeurs de sa jeune garde : «Nous connaissons la qualité de leurs attaquants et ils peuvent se réveiller à n'importe quel moment et tout changer parce que ce sont de grands joueurs. «Marquez est un leader, un vrai, celui qui prend ses responsabilités et a inscrit le but égalisateur contre les Bafana Bafana. Diaby sans doute reconduit l Les Bleus avaient appris lors de la collation d'avant-match juste avant l'Uruguay comment ils joueraient (le 4-3-3 de la préparation étant abandonné pour revenir au 4-2-3-1) et avec qui (Malouda, titulaire en préparation, cédant sa place à Abou Diaby). Toutes les surprises sont donc à attendre d'un Domenech qui n'a plus rien à perdre pour sa dernière campagne à la tête des Bleus. Diaby, avec ce qu'il a montré pour sa 6e sélection seulement contre la bande à Diego Forlan, devrait avoir une nouvelle chance, c'était la tendance mercredi soir pendant le huis clos. William Gallas concentrera encore les regards jeudi. Si son mollet gauche n'a pas cédé, il a encore écourté cette semaine une séance d'entraînement pour une «gêne musculaire», selon la version officielle. Forfait officiel de Carrasso, Ruffier appelé en surnombre l La Fédération française de football a officialisé mercredi le forfait de Cédric Carrasso, 3e gardien de l'équipe de France, pris acte du rejet de sa demande de remplacement par la Fifa, mais a tout de même appelé Stéphane Ruffier «pour parer à toute éventualité». Carrasso, blessé à l'entraînement spécifique de lundi, souffre d'une «lésion haute des ischio-jambiers de la cuisse gauche» et sera indisponible «un mois", précise la FFF sur son site internet. La FFF, qui a demandé à la Fifa mardi après-midi «l'obtention d'une dérogation pour pouvoir remplacer Cédric Carrasso par un autre gardien» a pris acte mercredi de la réponse négative de la commission compétente. Mais la FFF assure qu'«au cas où une nouvelle blessure d'un gardien surviendrait, (la commission) réexaminerait la situation». «En conséquence et afin de parer à toute éventualité, la FFF a décidé d'appeler Stéphane Ruffier, gardien de l'AS Monaco, dont l'arrivée est prévue pour jeudi.» Ruffier ne sera donc pas qualifié et ne pourra que faire le nombre aux entraînements, sans apparaître sur aucune feuille de match. Afrique du Sud 0 - Uruguay 3 Les Bafana Bafana sombrent L'Afrique du Sud a concédé une lourde défaite face à l'Uruguay (0-3) en match disputé hier soir au Loftus Versfeld stadium de Pretoria dans le cadre du groupe A du premier tour de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Après cette défaite, les Bafana Bafana sont condamnés à gagner leur troisième match contre la France pour maintenir l'espoir d'une qualification aux huitièmes de finale. Un rêve que caresse tout un peuple. Avec un seul point récolté lors de leurs deux premiers matchs, l'Afrique du Sud risque sérieusement d'être la première nation organisatrice d'un Mondial éliminée dès le premier tour. Les Bafana Bafana qui ont très bien débuté la partie en procédant à un pressing très haut mais leurs attaques ont buté sur une défense uruguayenne bien en place. L'Uruguay, qui a préféré jouer de manière légèrement plus offensive avec trois attaquants, est parvenue à ouvrir la marque par son attaquant vedette, Diego Forlan à la 24'. Les capés de Carlos Alberto Parreira arrivent tout de même à la 40' à créer une occasion franche avec Mphelea qui a vu sa reprise passait non loin du poteau gauche de Muslera. La Celeste, qui n'a plus remporté de match en Coupe du monde depuis l'édition de 1990 organisée en Italie, avait même la possibilité d'aggraver la marque à la 32' par Suarez, très remuant lors de ce match. En deuxième mi-temps, c'est le même scénario qui se produit avec des Uruguayens très bien organisés qui continuaient à presser la défense sud-africaine. A la 76', l'Uruguay bénéficie d'un penalty suite à une faute du gardien Khune sur Suarez. Le gardien sud-africain est expulsé sur cette action et Forlan se charge de tirer le penalty et réussit à doubler la mise pour son équipe. Avec deux buts au compteur, Diego Forlan devient ainsi le meilleur buteur de ce Mondial. Menés par 0 à 2 et réduits à dix, c'est devenu alors mission impossible pour les Sud-Africains qui encaissent un troisième but dans le temps additionnel (90'+5) inscrit par Alvaro Pereira. A la faveur de cette victoire, l'Uruguay, qui avait fait match nul contre la France (0-0) lors de son entrée en lice, prend la tête du groupe A avec 4 points. L'autre match de la deuxième journée du groupe A verra le Mexique affronter la France jeudi à Polokwane. Tabarez : «Un bon pas pour la qualification» l «Nous sommes très contents. J'avais dit aux joueurs que l'histoire de ce match n'était pas écrite mais à écrire. Nous avons battu une bonne équipe d'Afrique du Sud. Rien n'est définitif mais je pense que nous avons fait un bon pas pour la qualification. (...) Je n'ai pas pour habitude de parler de l'arbitre. Je ne suis pas d'accord pour dire que l'Uruguay a gagné grâce à l'arbitre». Forlan : «Il faut garder les pieds sur terre» l Auteur d'un doublé et désigné homme du match face à l'Afrique du Sud, Diego Forlan, la vedette de l'Atletico Madrid a déclaré après la victoire de son équipe : «On savait qu'on pouvait gagner ce match, on a bien défendu, on a bien tiré profit de nos occasions, mais c'était un match très équilibré. Les gens en Uruguay, les journalistes, peuvent penser ce qu'ils veulent, on ne pense pas au titre. Il faut garder les pieds sur terre, être réalistes et continuer à travailler». Parreira : «C'est le pire arbitre du tournoi» l «Je suis très en colère. L'arbitre a été mauvais, c'est le pire depuis le début du tournoi. Dès le début, il a été mauvais : il a donné des cartons jaunes qui n'étaient pas justifiés. J'espère ne pas le revoir, car il ne mérite pas d'être dans cette compétition. On ne peut pas être heureux de cette défaite, je suis triste et frustré. Ce que je regrette le plus, c'est le score: 3-0. Cela ne reflète pas la physionomie du match et cela peut avoir une influence pour la différence de buts après le dernier match. On aurait dû perdre 1-0 ou 2-0. Dans le vestiaire, j'ai dit à mes joueurs que ce n'était pas fini et que tout décidera dans le dernier match contre la France. Forlan a fait la différence à lui seul sur le premier but, un tir fantastique contre lequel notre gardien ne pouvait rien faire. Le match d'aujourd'hui a montré que l'Uruguay était plus expérimentée que nous, surtout dans les moments clefs de ce match. On a essayé de revenir mais l'arbitre a inventé ce penalty et on s'est retrouvé à dix. C'est devenu plus difficile, alors que j'allais faire rentrer un attaquant de plus»