Paire n Nous sommes loin de l'époque où le milieu récupérateur de l'Equipe nationale était composé de Lemmouchia et Mansouri. Avec Yebda et Lacen, c'est tout simplement une manière de relever le niveau. Si beaucoup se sont attardés, à juste titre d'ailleurs, sur l'excellente prestation de la défense algérienne face à la redoutable Angleterre des Wayne Rooney et compagnie, mettant notamment en exergue la parfaite complémentarité entre Antar Yahia, Rafik Halliche et Madjid Bouguerra, ils étaient tout aussi nombreux à reconnaître l'impressionnant travail de sape effectué par les deux tauliers de l'entre-jeu, Hassan Yebda et Medhi Lacen. Car, si performance il y a eu face aux Anglais, c'était en (grande) partie grâce au travail de fourmi de l'infatigable paire Yebda-Lacen qui aura prouvé, à l'occasion, son énorme talent tout aussi complémentaire, son abattage et sa grande technique commune doublée d'une vision de jeu panoramique au service d'un collectif qui reposait, justement, sur les épaules de ces deux éléments tellement précieux. Alternant bon et très bon au milieu du terrain, Yebda et Lacen détenaient, tout simplement, les clés de ce match fermé et qui s'est joué, en grande partie, pas très loin de la ligne médiane où une gigantesque bataille technico-tactique était engagée. Et à ce sujet justement, la performance des milieux récupérateurs algériens était d'autant plus louable qu'ils sont parvenus, rien de plus, rien de moins, à mettre sous l'éteignoir deux des spécialistes du poste et tout meilleurs au monde que sont Steven Gerrard et Frank Lampard. «Il fallait courir pour parvenir à paralyser la force majeure de l'équipe anglaise. Nous avons réalisé un grand travail, mais je crois que le mérite revient à toute l'équipe, qui s'est montrée très solidaire durant tout le match», nous a déclaré le joueur du Racing Santander à la fin de la rencontre. Le patron de l'entrejeu de Chelsea et le capitaine du Liverpool FC ont d'ailleurs été réduits à (presque) de simples spectateurs tant l'intelligence de jeu du duo Yebda-Lacen les a privés aussi bien d'espaces que de ballons. Ce n'est, donc, pas sans raison que l'avant-garde anglaise, composée quand même d'artificiers à la réputation internationale bien établie, comme Wayne Rooney, Peter Crouch, Jermaine Defoe, Emile Heskey et Shaun Wright Philips, a été pratiquement privée de bons et d'exploitables ballons, facilitant quelque peu la mission de la défense algérienne. La détresse des Gerrard, Lampard et même Barry était telle qu'ils se sont d'ailleurs essayés, à maintes reprises, aux tirs de loin, sans grande conviction du reste, ni réelle réussite, Yebda et Lacen, épaulés sur les flans par Kadir et Ziani, ayant fermé tous les accès. Dès lors, évoquer, même à demi-mots, un éventuel retour en grâce de Yazid Mansouri relèverait presque de l'insolence. Même l'athlétique Guedioura, qui aura pourtant laissé bonne impression à chacune de ses entrées, ne pourrait revendiquer légitimement une place de titulaire dans le onze vert pour la simple et bonne raison que Hassan Yebda et Medhi Lacen ont résolu, de la plus efficace et de la plus évidente des manières, le problème de l'entre jeu en titillant le très haut niveau. Et ce n'est certainement pas Rabah Saâdane qui dira le contraire, lui qui, avant même leur officielle arrivée parmi les Verts, rêvait les yeux ouverts d'une telle paire de patrons.