Reprise Le projet régional nord-ouest, initié en 1995, relatif à la production viti-vinicole serait sur le point d?être relancé, apprend-on de source autorisée. C?est un projet grandiose qu?il s?agit de réhabiliter dans le sens d?une meilleure préservation des espaces et des écosystèmes. Les plaines littorales de grands périmètres irrigués (Habra, Sig, Mina, Cheliff, Maghnia, plaine de Sidi Abdelli) et leurs bassins intérieurs alluvionnaires et riches qui dotent la région d?un potentiel de 274 472 hectares cultivables, figurent au programme de restauration des vignobles. Selon un responsable des services agricoles, «il s?agit de prendre option pour un développement intégré multisectoriel, seul à même d?apporter une réponse à l?arrachage de la vigne au début des années 1970». En effet, l?espace agricole fortement dégradé, ajouté à une faible rentabilité vinicole, conséquence d?un arrachage massif de la vigne, d?une faible protection des bassins versants et d?une salinité accrue au niveau des périmètres irrigués de Mohammadia, Sig et Relizane, ne permettent pas la mobilisation autour d?une culture viti-vinicole. Pour les viticulteurs professionnels, la nécessité de la mise en valeur des espaces montagneux côtiers est souhaitée afin d?assurer un développement intégré en milieu rural, ce qui aurait pour effet l?amélioration des conditions de vie des populations locales. En outre, il faudrait entreprendre des actions visant la préservation du milieu environnemental. «Procéder à la plantation de 200 000 hectares de vigne permettra de prendre option pour un développement intégré multisectoriel à même d?apporter la réponse à la perte d?emplois due à l?arrachage de la vigne, au déclin du pastoralisme et à l?érosion du sol», nous explique-t-on. Pour mener à bien cette opération de replantation, il s?agira dans un premier temps, pour les responsables, de rendre attractifs les centres ruraux et urbains par le biais d?activités productives et faire rayonner l?activité portuaire de Ghazaouet et Marsat Ben-M?hidi (extrême ouest) vers l?arrière du pays. L?équilibre, qu?il s?agira alors de rétablir, devrait inéluctablement passer par l?élaboration de programmes régionaux de plantations vinicoles, la reconversion du verger agrumicole de Mohammadia et de la Tafna ainsi que l?accroissement des capacités d?utilisation des eaux usées traitées. Englobant les wilayas d?Oran, de Tlemcen, de Sidi Bel Abbes, de Aïn Témouchent, de Mascara, de Mostaganem et de Relizane, le projet régional nord-ouest prévoit la prise en charge d?une population supplémentaire, en 2010, de 2 376 000 habitants et répondra à une demande supplémentaire de 821 000 emplois (maintien du taux de chômage actuel de la région à? 34%). «Le projet régional nord-ouest présente, certes, des avantages conséquents pour la région, mais il est à craindre le phénomène de l?accentuation des déséquilibres de la région et des disparités dans les poches de sous-développement» (zones montagneuses du nord, zones sud steppiques et bassins de sous-emplois agricoles de Mascara, Relizane et Mostaganem), s?inquiète ce viticulteur de Aïn Témouchent. Décodé, le message donne ceci : il y aura risque de provocation d?une reprise des mouvements migratoires vers les zones littorales. «La plantation de 200 000 ha de vignes n?est pas chose aisée. Et c?est dans ce contexte précisément que nous avons retenu la création d?un réseau de grandes villes constituant un potentiel économique de premier plan pour la région», nous explique cet ingénieur agronome.