Il y a une année, on pouvait lire sur le magazine décalé So Foot l'édito suivant : «Pardon ! So Foot demande pardon à la France du foot pour toutes les offenses que Raymond Domenech lui a fait subir… A l'Euro 2008, ce n'était pas la France qui était en Suissautriche, mais l'émanation déplorable de l'anti-France incarnée par Raymond Domenech. Dans son immense charité chrétienne, So Foot s'est proposé d'absoudre Raymond le pécheur à travers une longue interview-confession en forme d'acte de contrition. «Raymond est-il pardonnable ? A vous de juger». Un an après, Domenech termine sa carrière de sélectionneur des Bleus comme il l'a débutée : «Moi, Raymond, l'entraîneur le plus haï de mon pays, et le plus ridicule du monde.» Comme s'il ne suffisait pas à la France d'être recouverte d'un scandale retentissant qui restera dans les annales de la Coupe du Monde, voilà que son sélectionneur en rajoute une couche en faisant preuve d'un acte antisportif en refusant de serrer la main à son homologue de l'Afrique du Sud, le Brésilien Carlos Alberto Parreira, à l'issue du match qui a opposé, hier, le vice-champion du monde au pays hôte. Un geste que le Brésilien, champion du monde, lui, avec la seleçao en 1994, a qualifié d'«acte lamentable», comme l'ont été les Français lors de ce rendez-vous sud-africain, et Domenech en particulier. Le mauvais acteur qu'il est, bavant de rancune, n'a pas trouvé d'autre excuse pour justifier son geste que de rappeler l'attaque en règle de Parreira au lendemain de la qualification de la France au Mondial. En effet, en décembre dernier, Parreira avait déclaré que la France n'avait pas sa place en Coupe du monde, qu'Henry a triché et que c'était une honte pour le football. Quelques mois après, Parreira a eu raison car la France, à travers le spectacle désolant qu'elle nous a servi, n'avait pas sa place, que les dieux du stade ont fini par punir cette main maudite d'Henry qui a privé les braves Irlandais d'une Coupe du monde et que les Bleus étaient la honte et la risée de ce rendez-vous. Quant à Domenech, qui ne sera plus sélectionneur de l'équipe de France et ne sera pas non plus champion du monde, il termine en apothéose dans son mépris pour les autres en refusant de serrer la main à un collègue et de répondre à plusieurs journalistes lors de la conférence de presse d'après-match. Dans son mode de fonctionnement, dans sa communication, Domenech a de tout temps tapé à côté. Et il l'avoue lui-même : «Il y a un truc qui ne m'a jamais dérangé, c'est qu'on dise que je ne sers à rien. Les gens peuvent bien dire que je suis le roi des cons, que je suis un abruti.» Le type est tellement con qu'il pensait bien faire à l'issue d'une élimination peu glorieuse à l'Euro-2006, de demander sa compagne Estelle Denis en mariage devant une France abasourdie par les sorties ridicules de cet homme. Alors tout le monde s'est mis de la partie pour le virer, mais l'équipe de la FFF l'a maintenu contre vents de contestations et marées de résultats en dents de scie. Même l'équipe a perdu son style, son jeu et son âme, de l'aveu de ce personnage qui se veut atypique, mais qui a poussé le ridicule à son paroxysme : «Je ne pense pas que l'équipe de France ait un style de jeu, c'est un mélange. De tous les styles, de toutes les organisations, ça a toujours fonctionné comme ça». Mensonge. Les générations Kopa, Platini et Zidane sont là pour le démentir aisément. Alors bon débarras M. Domenech ! comme le titrait la presse française de ce matin avec des «Tchao pantins», «1, 2 et 23 zéros», «Blanc, Bleu, Blues», «Claque de fin», «Terminus pour les prétentieux», tout en mettant le paquet sur cet homme qui, à lui seul, a focalisé le mal du football de son pays.