La victoire sur la Slovénie (1-0) et la qualification pour les 8es de finale du Mondial-2010 ont apporté une sérénité inédite aux Trois Lions, qui ne prennent même plus la peine de provoquer leurs adversaires allemands. Même la presse tabloïd semble en retrait avant le choc de demain dimanche, ne lançant pour l'heure aucune de ces virulentes campagnes qui ont précédé les précédents Allemagne-Angleterre. C'est au contraire l'allemand Bild qui fanfaronne en Une : «Angleterre, nous allons vous battre». Et c'est Franz Beckenbauer, vieux cauchemar anglais, qui juge l'équipe de Fabio Capello «fatiguée». Un (léger) coup de griffe qui suscite tout juste un haussement d'épaule de l'attaquant Jermain Defoe : «Il dit ce qu'il veut. On ne peut pas plaire à tout le monde». En début de tournoi, le défenseur Jamie Carragher expliquait que le ballon «avantageait» la Nationalmannschaft, l'œil de l'attaquant Wayne Rooney se faisait agressif quand il rêvait à voix haute d'affronter l'Allemagne «pour la battre». Désormais, le gardien David James évoque «un match comme les autres». Et difficile de trouver trace d'arrogance quand il juge une victoire «réalisable». Aux journalistes qui tentent de le lancer sur la rivalité entre les deux sélections, James répond qu'il comprend la «portée historique» du match, mais ajoute : «Pour nous, c'est un autre match de football». Mais cette fois, il ne faudra pas compter sur les Anglais pour se gausser d'un prétendu déclin. Promis, Jermain Defoe et compagnie n'ont que respect pour «la grande nation» de football qu'est l'Allemagne... Defoe : «Être confiants» l Le rendez-vous est d'ores et déjà pris. L'Allemagne et l'Angleterre vont s'affronter en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Déjà opposées l'une à l'autre en 1966, 1970 et 1990, les deux formations vont se retrouver dimanche dans un match qui promet d'être spectaculaire. Jermaine Defoe, buteur décisif mercredi face à la Slovénie (1-0), aurait tout de même préféré jouer contre le Ghana. «Il aurait été préférable d'affronter le Ghana pour être honnête, mais pour gagner un tournoi majeur il faut affronter et battre toutes les équipes. Nous devons être confiants et aborder le match comme n'importe quel autre, a-t-il déclaré. Tout le monde a travaillé dur pour en arriver là.» Capello vole la vedette à ses stars l L'Italien qui gagne, c'est Fabio Capello. Mais pour l'Angleterre. Il tient fermement les rênes d'une équipe de jeunes milliardaires, résistant à la pression de la presse anglaise comme à celle de John Terry, capitaine déchu qui a tenté un mini-coup d'Etat tombé à plat. «Les joueurs ont le droit de parler mais ils ne peuvent pas choisir l'équipe», dit-il. En un mot : c'est moi le patron.