Hypothèse n Malgré tout ce qui a été dit jusqu'à maintenant sur l'éventuel départ du sélectionneur national, Rabah Saâdane, le voir poursuivre son œuvre avec les Verts n'est pas du tout une piste à écarter. Et pour cause : un changement de taille. En effet, après le fameux «ma décision est prise et je l'annoncerai au seul président de la fédération», lancé aux journalistes à l'issue de la rencontre contre les Etats-Unis, Rabah Saâdane rectifie le tir en annonçant qu'il «n'a rien décidé pour le moment et qu'il prendra le temps nécessaire de réfléchir à la question, de dresser son bilan et de discuter avec le président». Que s'est-il passé pour que Saâdane change d'avis aussi rapidement ? A-t-il reçu des consignes, en haut lieu, de tempérer son ardeur de vouloir quitter le navire des Verts ? C'est le grand suspense, d'autant que les prochaines échéances sont dans un mois et demi avec le premier match, en amical, face au Gabon à Alger, suivi par celui, officiel, contre la Tanzanie dans le cadre des éliminatoires de la CAN-2012. Dans ce contexte, il n'y a que Saâdane qui connaît parfaitement l'équipe et qui a déjà préparé un programme pour l'après- Mondial, et surtout d'entamer le chantier qui attend la sélection, notamment celui de trouver des solutions à son attaque et à son animation offensive. Certaines indiscrétions indiquent que Raouraoua est parti bien avant à la recherche de celui qui remplacera Saâdane, mais il n'écarte pas l'éventualité de renouveler le contrat à celui qui a qualifié l'Equipe nationale pour la CAN et le Mondial-2010, en convainquant l'homme et en lui offrant plus d'assurances. Du côté du ministère de la Jeunesse et des Sports, et même plus haut, on souhaiterait que Saâdane poursuive sa mission. Même Mahieddine Khalef, qui s'exprimait sur la chaîne Medi 1 Sat, l'a déclaré ouvertement : «J'espère que Saâdane restera. La stabilité est une bonne chose pour l'équipe et elle donne toujours des résultats. Il sait qu'il y a un manque au niveau de la ligne offensive et avec le renforcement de ce compartiment, l'équipe enregistrera de meilleurs résultats. L'erreur que doivent éviter nos responsables est de se passer des services de Saâdane. Il connaît l'équipe et il a des compétences», a-t-il souligné. Khalef ira encore plus loin : «J'ai parlé avec Saâdane avant le Mondial et je lui ai demandé de rester quels que soient les résultats enregistrés en Afrique du Sud. Je lui ai dit que tu connais l'équipe, mieux que quiconque», a-t-il révélé. Khalef n'est pas le seul, d'autres voix s'élèvent, dont celle d'une bonne partie des joueurs, pour contrer le courant de ceux qui veulent dégommer Saâdane, ce qui signifie que ce dernier n'est plus forcément dans la même posture de 1986 où il avait subi les pires agressions après l'élimination de l'Algérie. «Shehata a bien été reconduit bien qu'il ait échoué à qualifier l'Egypte au Mondial, le résultat est vite arrivé : une troisième Coupe d'Afrique des nations de rang.» La stabilité paye, comme l'ont indiqué tous ceux qui se sont exprimés sur ce sujet. Aujourd'hui, Saâdane n'a qu'une envie : «Je vais rentrer chez moi me reposer auprès de ma famille, car je suis très fatigué. Ça fait plusieurs mois que nous travaillons sans relâche. Après cela, on verra…», lancera-t-il aux journalistes avant de quitter le sol sud-africain. Son discours a donc changé et le futur sélectionneur national devra disposer des coudées franches pour mener à bien sa mission surtout avec le départ à la retraite de certains joueurs et «l'assainissement» auquel procédera la fédération pour mettre à l'écart les «déstabilisateurs» du vestiaire. Une nouvelle page sera certainement tournée pour les Verts.