L'académie des banlieues a décerné hier samedi le «prix de la manipulation» à TF1 pour un reportage sur des trafics de drogues dans la ville. Une centaine de personnes s'est rassemblée en milieu d'après-midi à proximité des bureaux de TF1, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), pour des démonstrations de hip-hop et de graffiti. Après la diffusion, le 29 mars, du reportage intitulé «Mon voisin est un dealer» dans l'émission «Haute définition», Tremblay-en-France est devenue «une ville infréquentable, une ville en état de siège», a dénoncé sur place François Asensi. Le député-maire a appelé à «faire acte de résistance face au traitement parfois outrancier que les médias font de la banlieue». La ville de Tremblay-en-France a saisi le tribunal de grande instance de Bobigny le 12 mai pour obtenir réparation du préjudice subi du fait de la dégradation de son image. Elle a également saisi la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) pour faits de discrimination territoriale amplifiée par la diffusion du reportage. Deux habitants de Tremblay-en-France, interviewés pour le reportage, ont également saisi le TGI de Bobigny et demandent la destruction des supports les représentant et une indemnisation d'un euro pour chacun des téléspectateurs ayant regardé l'émission, soit 4,9 millions d'euros.