Frein n L'Algérie accuse toujours un déficit en moyens appropriés, entre autres, de conservation et de stockage, compromettant ainsi ses chances d'exporter sa production de dattes. Une situation qui donne lieu à un profit certain pour les exportateurs étrangers qui n'ont pas hésité à détourner le label de Deglet Nour algérienne, très demandée dans le monde, surtout durant le ramadan, comme étant un produit tunisien. Malgré une production de 600 000 tonnes de dattes en 2009, notre pays n'en a exporté que 2% soit environ 12 000 tonnes. Du coup, si notre pays arrive en 2e position – après l'Irak – des pays producteurs de dattes, il n'occupe que la 28e place dans le classement des pays exportateurs. C'est dire que malgré sa qualité, la datte algérienne peine à se tailler une place dans le marché international. Tandis que 80 à 85% de la production totale tunisienne, soit 145 000 tonnes, arrivent sur les étalages de 56 pays. Ce classement s'explique par les différents problèmes que rencontrent les professionnels de la filière. Selon eux, l'un des principaux problèmes qui entravent l'exportation de la prestigieuse datte algérienne est le financement. Ceux-ci estiment que l'Etat doit répondre à leurs besoins en matière de crédits pour la mise à niveau de la plupart des installations des unités de conditionnement, car les marchés extérieurs sont devenus très exigeants, non seulement sur la question du conditionnement, la fabrication, les machines, la certification, mais aussi les laboratoires de contrôle. L'absence des chambres froides est le problème soulevé le plus souvent par les exportateurs, mais aussi et surtout les producteurs. Ces derniers qui se heurtent à l'absence de moyens indispensables au stockage du fruit, en attendant les opportunités de marché à l'exportation, sont dissuadés et s'empressent d'écouler leur production localement, à des prix fluctuants, afin d'éviter la détérioration du fruit et de subir, par conséquent, des pertes financières. Les responsables de la Chambre de commerce et d'industrie de Ouargla «El-Wahat» considèrent qu'il «est grand temps de créer de grandes chambres froides équipées en moyens modernes et dotées de générateurs électriques pour parer aux éventuelles coupures de courant et protéger la production stockée». «Des chambres froides d'une telle envergure permettent aux producteurs de stocker leur production aussi longtemps qu'ils le désirent pour la commercialiser en temps voulu, selon la demande du marché et réaliser ainsi des gains», a-t-on souligné. La Chambre de commerce et d'industrie «El Wahat» a signalé, par ailleurs, qu'aucune opération d'exportation n'a été enregistrée depuis le début de 2010, que ce soit en matière de production de dattes ou d'autres produits. Une situation qui complique la tâche aux producteurs qui sont déjà débordés par le problème de la remontée des eaux.