Il faut dire, par ailleurs, que les problèmes de commercialisation des dattes algériennes sont le résultat d'un certain nombre de contraintes, dont les principales sont la présentation peu satisfaisante des fruits, due principalement au mode traditionnel de récolte, de stockage et de conditionnement, des difficultés de conservation liées en particulier à l'importance des dattes molles et à l'absence de traitement des dattes aussi bien avant qu'après la récolte, un faible pourcentage de production commercialisable qui s'explique en particulier par la relative importance des variétés de faible qualité marchande. Hormis Deglet Nour, les autres variétés restent peu connues et donc peu appréciées. C'est ainsi que la wilaya de Ouargla accuse toujours un déficit en moyens appropriés de conservation et de stockage compromettant ainsi ses chances d'exporter sa production de dattes vers l'étranger, a-t-on déploré à la chambre de commerce et d'industrie "El Wahat" (oasis), basée à Ouargla. Les producteurs de dattes de la région, qui se heurtent à l'absence de chambres froides indispensables au stockage du fruit, en attendant les opportunités de marché à l'exportation, sont dissuadés et s'empressent d'écouler leur production localement, à des prix fluctuants, afin d'éviter la détérioration du fruit et de subir, par conséquent, des pertes financières, a-t-on estimé. Les responsables de la chambre de commerce et d'industrie "El-Wahat" considèrent qu'il "est grand temps de créer de grandes chambres froides équipées en moyens modernes et dotées de générateurs électriques pour parer aux éventuelles coupures de courant et protéger la production stockée". "Des chambres froides d'une telle envergure permettent aux producteurs de stocker leur production aussi longtemps qu'ils le désirent pour la commercialiser en temps voulu, selon la demande du marché et réaliser ainsi des gains", a-t-on souligné. Pour sa part, la direction des services agricoles (DSA), tout en reconnaissant le déficit en installations et équipements de stockage des dattes, déplore cependant "la désorganisation" des opérateurs et des associations professionnelles de producteurs de dattes dans cette wilaya qui, selon elle, a aggravé la situation. "L'Etat a mis en place une batterie de mesures incitatives en direction des producteurs de dattes désirant exporter leurs productions à l'étranger, dont l'octroi de facilités douanières, en plus de sa (Etat) disposition à soutenir financièrement les investisseurs dans le domaine du stockage et de la conservation des dattes", ont souligné les responsables de la DSA. Les services de la DSA expliquent, à ce titre, qu'il appartient aux investisseurs intéressés de déposer, aux fins d'étude, leurs dossiers au niveau des subdivisions du secteur, avant de recevoir l'aval du comité technique de la wilaya en vue de bénéficier du soutien de l'Etat. La wilaya de Ouargla, qui figure parmi les grandes wilayas productrices de dattes à l'échelle nationale, a enregistré, la saison écoulée, à titre d'exemple, une production de 965.448 qx de dattes dont 526.421 qx de variété supérieure "Deglet Nour", 388.848 qx de variétés "Ghars" et autres, et de 50.179 qx de "Degla Beida", ont précisé ces services. La wilaya qui est implantée sur une superficie estimée à 163.233 kilomètres compte un effectif de plus de 2,39 millions de palmiers, dont 1,906 million de palmiers productifs constitués en grande partie de la variété Deglet Nour (986.054 palmiers), suivis de la variété Ghars et autres (811.508), puis de Degla Beida (109.330), selon la même source. La chambre de commerce et d'industrie ''El Wahat" a signalé, par ailleurs, qu'aucune opération d'exportation n'a été enregistrée depuis le début de 2010, que ce soit en matière de production dattes ou d'autres produits. Ceci, poursuit-elle, contrairement à l'année 2009 qui a vu quelques opérations d'exportation se matérialiser, se rapportant notamment aux pâtes alimentaires - avant la promulgation du mémorandum de la direction générale du commerce extérieur interdisant l'exportation des produits soutenus-, avec une quantité de 4200 tonnes, en plus de 2000 tonnes de sel industriel. Avec une superficie de 160 000 hectares, 17 millions de palmiers et prés d'un millier de cultivars, la phoeniciculture représente un fort potentiel de développement économique et commercial. L'activité constitue la source de vie de près de 2.5 millions de personnes dans les régions du Sud algérien. La culture des dattes se déploie sur trois régions importantes à savoir les palmeraies du Sahara septentrional ( Zibans, le Souf, Oued Righ, Ourgla, et le M'zab), les palmeraies du Sahara central (El Golea (Menea), Gourara, Saoura et Tiddikelt) et la palmeraie des Aajers (Djanet). Le nombre de cultivars de palmier dattier recensé en algérie est estimé à près d'un millier. Ceux-ci sont le produit d'une sélection ancestrale exercée, dans le cadre des structures de l'agriculture traditionnelle et des pratiques agricoles oasiennes, à diverses fins (Précocité, format du produit, mode de consommation, conservation…etc.). Des recherches mise en œuvre par l'INRA-Algérie ont mis en exergue la forte diversité génétique existante dans la phoeniciculture algérienne. Une enquête réalisée au niveau des régions de Oued Righ et d'El Oued a révélé l'existence de pas moins de 230 variétés dans ces régions. Ces dernières renferment, par ailleurs, une dizaine de cultivars très rares voire menacés d'extinction du fait de la sélection exercée par la pression commerciale véhiculée notamment par la Deglet Nour.