Déclaration n Le chef d'Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) a affirmé avoir négocié avec Paris pour la libération de Michel Germaneau avant l'opération qui a conduit à son exécution. «Honte à la France, et à son président, qui a lancé son raid alors que des négociations étaient en cours», a affirmé Abdelmalek Droudkal dans un message audio complet diffusé hier par des sites islamistes. Les autorités françaises n'ont jamais fait état de négociations pour la libération de l'otage. Ainsi, le 26 juillet le ministre français de la Défense, Hervé Morin, avait indiqué que Paris n'avait pas pu avoir «la moindre discussion» avec les ravisseurs de Michel Germaneau. «On a annoncé la mort de Michel Germaneau à travers un ultimatum lancé le 11 juillet sans qu'il y ait eu la moindre discussion», avait déclaré Morin. «Nous n'avons jamais eu de revendications précises. Ils ont même refusé toute discussion pour permettre l'acheminement de médicaments dont Michel Germaneau avait besoin pour ses problèmes cardiaques», avait ajouté le ministre français. Dans la version complète du message, le chef d'Aqmi a également confirmé que six membres de son groupe avaient été tués lors de l'opération lancée par l'armée mauritanienne contre des repères d'Aqmi dans le désert malien, avec le soutien logistique de la France qui voulait tenter de libérer l'otage. Michel Germaneau était détenu par une cellule d'Aqmi dirigée par l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, décrit comme «violent et brutal» et qui avait déjà exécuté il y a 13 mois un otage britannique, Edwin Dyer, enlevé six mois auparavant. Londres avait refusé de céder aux exigences d'Aqmi qui réclamait des Britanniques qu'ils œuvrent à la libération de plusieurs membres de l'organisation prisonniers dans des pays du Sahel. Ces mêmes exigences avaient été formulées par Aqmi qui détient également deux otages espagnols pour garantir la vie sauve à Michel Germaneau. Au lendemain de l'annonce de son exécution, le président français, Nicolas Sarkozy, avait promis que cet «acte barbare» ne resterai pas impuni. «Ils ont assassiné de sang froid une personne de 78 ans, malade, à qui ils ont refusé de faire parvenir les médicaments dont elle avait besoin», avait-il déclaré dans une intervention télévisée. «Je condamne cet acte barbare, cet acte odieux qui a fait une victime innocente qui consacrait son temps à aider les populations locales», avait-t-il ajouté à l'issue d'une réunion d'un conseil de sécurité et de défense. La mort de l'otage français a fait l'objet de nombreuses condamnations dont celles de Washington et de l'Union européenne. Trois Français sont encore otages à l'étranger depuis la fin 2009 : un agent des renseignements en Somalie et deux journalistes en Afghanistan.