Regard n Une collection tirée des archives du musée de l'Histoire de la photographie Fratelli Alinari de Florence est exposée à l'Institut culturel italien (sis 48, chemin Poirson, El-Biar). L'exposition regroupant une soixantaine de photographies se tient depuis hier et ce, jusqu'à la fin du mois d'août. Elle retrace en images l'Algérie sur une période allant du XIXe au XXe siècle. Ces photographies se voulant historiques, offrent un véritable voyage dans le temps et dévoilent les beautés et les mystères de l'Algérie ; ce périple qui relève de l'onirisme iconographique, s'étale sur une période allant de 1865 à 1910. La collection comprend des photographies en noir et blanc tantôt racontant les beautés naturelles, c'est-à-dire des paysages notamment ceux qui évoquent le désert aussi bien dans sa splendeur que dans son aspect merveilleux et pittoresque. On y voit des oasis, comme il y a ces photographies qui mettent en scène des décors urbains : ruelles et marchés… Elles représentent les différents lieux d'Alger, tels que le port (1867), la mosquée Ketchaoua, convertie à l'époque en cathédrale (1890), l'entrée du cimetière de Sidi M'hamed (1910), le quartier de Bab El-Oued (1890)… Les photographies donnent aussi un aperçu détaillé sur l'architecture d'antan, notamment à travers les intérieurs de maisons traditionnelles, des lieux à la fois – et paradoxalement – simples et sublimes. Les cafés aussi sont immortalisés sur la photographie, comme les fontaines publiques qui sont restituées. Outre ce type de représentation, la collection comprend en outre des portraits expressifs et savoureux d'hommes et de femmes en habits traditionnels. Un vêtement local, de plusieurs régions du pays, notamment Alger, la Kabylie et le Sud. Autant de sites, de choses, d'individus, autant de détails composent chacune des photographies, lui conférant le caractère d'un précieux document iconographique ; chaque photographie nous renseigne sur les mœurs, l'histoire et la culture de l'Algérie (en ces temps lointains). C'est ainsi que ces photographies se présentent comme un livre d'histoire, un livre seulement en images, «un passé chargé d'histoire et de culture qui émerge [des temps passés] et qui [ayant traversé les âges] transmet une image intense et profonde d'un pays assez souvent relégué à un paysage de carte postale». Incarnant le mythe des photographes voyageurs – et contrairement aux peintres voyageurs, les photographes ne ramènent pas de leur périple des images clichés ou stéréotypées, mais plutôt des scènes vécues et réalistes, car prises sur le vif. C'est l'instantané qui est saisi par l'objectif, figé, immortalisé. Le travail des photographies présenté au public jusqu'à la fin du mois d'août – tous les jours sauf le vendredi et le samedi, de 9h 30 à 12h 30 et de 14h 30 à 16h 30 – se caractérise par un réalisme poignant qui interpelle le regard. Ce sont des photographies frappantes, pertinentes même.