Carence n Les restaurants dits «classiques» se trouvant généralement dans les quartiers populaires, sont loin d'offrir un service de qualité à leurs clients. Au niveau de la capitale, les quartiers populaires regorgent d'un nombre impressionnant de restaurants, qui sont souvent alignés l'un à côté de l'autre dans une même rue ou parfois ruelle, accueillant des centaines de clients par jour. Dans certains quartiers, même de hauts fonctionnaires prennent leur déjeuner dans ce type de restaurants. Mais la qualité du service assuré par ces derniers est-elle à la mesure de cet afflux ? Pas si sûr lorsqu'on s'aperçoit qu'avant même de pénétrer dans la plupart des ces restaurants, on est souvent rebuté par un environnement sale et poussiéreux. A l'entrée des rôtisseries, sont pourtant accrochés des poulets dorés dont l'arôme titille les narines. Tenter les appétits c'est le «joker» qu'utilisent tous les restaurateurs pour couper la trajectoire des passants à leur niveau : un présentoir décoré de plats de viandes variées garnis de plantes potagères séparés par des plats de salades de toutes les couleurs et des couffins de fruits triés, des mosaïques d'aliments dans des aquariums, malheureusement souvent mal adaptés pour un bon conditionnement. Ainsi, ces présentoirs qui, à la base, étaient équipés de portières pour protéger les aliments, ne le sont plus dans la majorité des cas, laissant la voie libre aux essaims d'insectes qui se déplacent entre les ordures se trouvant à l'extérieur et ces aliments, ce qui engendre une contamination certaine. L'intérieur de ces restaurants n'est guère plus reluisant. Si certaines salles sont bien entretenues, d'autres, en revanche, compte tenu de la promiscuité et de la rareté des campagnes de grand nettoyage qui se font une fois tous les 2 ou 3 mois pour ne pas dire plus, se renferment sur des odeurs nauséabondes. Ceci renseigne clairement sur l'état des cuisines qui, pour la plupart, sont d'une étroitesse asphyxiante où tout se mélange. «J'ai travaillé dans pas mal de restaurants ici à la rue de Tanger ; une chose est sûre : la plupart sont loin d'assurer le minimum requis dans le respect des normes d'hygiène», nous a confié Mohamed, un aide cuisinier. Celui-ci avoue que dans certaines cuisines des restaurants où il a travaillé, des produits toxiques se disputent la place avec des aliments. L'autre révélation faite par ce jeune porte sur les ustensiles de cuisine qui sont généralement mal nettoyés. Ainsi des moisissures se forment au fond des marmites que les cuisiniers utilisent sans se soucier des retombées de cette pratique sur les consommateurs. Par ailleurs, une image revient à l'entrée des restaurants : celle des toilettes qui se trouvent souvent très près des cuisines dont les conduits d'évacuation sont généralement connectés à ceux de la cuisine. Ce sont là, certaines pratiques qui mettent en danger la santé des consommateurs.