Les soldats français avaient pu constater aussi qu'ils avaient affaire aux combattants du célèbre commando dont le chef était le chahid Si Zoubir (Tayeb Souleïmane). Les armes lourdes automatiques utilisées ce jour-là par notre commando avaient été récupérées lors de l'embuscade qui eut lieu le 9 janvier 1957 à Tizi-Franco (Beni Menacer), et qui consistaient en ce qui suit : - une (1) mitrailleuse type américain 12/7, - une (1) mitrailleuse type américain 30, - deux (2) fusils-mitrailleurs type FM Bar, - plusieurs fusils type Garant, - ainsi que divers autres types d'armements (carabines américaines, mitraillettes MAT 49, pistolets), des caisses de munitions et de grenades, etc. Les éléments de l'armée française n'ignoraient pas la redoutable réputation de notre commando dans toute la région, sachant parfaitement au contraire qu'il était à de nombreuses reprises sorti victorieux d'engagements avec des troupes d'élite françaises. L'accrochage de Sidi Driss Gouraya, le 29 avril 1957 Après la bataille de Sidi Mohand Aklouche, notre section, dirigée par Si Moussa se trouvait dans la région de Cherchell- Gouraya. Le 29e bataillon commandé par le commandant Gaudoin était installé à Hadjret Ennous (Fontaine de Génie). L'ennemi était informé de notre présence dans la région bordée au nord par la mer et au sud par les montagnes boisées jusqu'au Zaccar. La montagne de Sidi Driss se situait donc dans ce périmètre où nous nous trouvions. Le matin du 29 avril 1957, des agents de renseignements et liaisons informèrent Si Moussa que les forces de l'ennemi se dirigeaient vers ladite montagne. Il faut faire remarquer que tout mouvement de troupe ennemie était suivi et signalé immédiatement à l'ALN grâce à un système de communication très efficace. Aussitôt ordre nous a été donné de monter sur la crête, de nous poster et de nous camoufler. La section commandée par Si Djelloul Ben Miloud qui était, elle aussi, dans les parages et prévenue de l'arrivée de l'ennemi entreprit le même mouvement pour regagner la crête. Vers 10 heures du matin, l'ennemi arriva sur les lieux et se déploya pour accéder à la crête et l'occuper. C'est un feu nourri et ininterrompu qui l'accueillit. Il y eut plusieurs morts et blessés dans les rangs de l'ennemi. L'accrochage violent dura environ 15 minutes, à l'issue desquelles notre section et celle de Si Miloud décrochèrent rapidement car nous savions pertinemment que l'ennemi ferait appel à l'aviation et aux renforts ; les navires de guerre qui sillonnaient la côte, ne tarderont pas à déverser un déluge de feu sur notre position. (à suivre...)