Les pouvoirs publics semblent déterminés, cette fois-ci, à mettre de l'ordre dans les restaurants de la rahma ouverts par des bénévoles durant le ramadan. Des autorisations sont désormais requises pour pouvoir contribuer à nourrir les nécessiteux, les voyageurs et aussi les travailleurs. «Il est impératif d'avoir un agrément délivré par la commission de wilaya si l'on veut ouvrir un restaurant pendant le ramadan», a insisté récemment Saïd Barkat, ministre de la Solidarité nationale et de la Famille. Concernant ces restaurants de la rahma, le ministre a souligné que l'Etat n'est pas concerné par cette opération qui est du ressort exclusif des bienfaiteurs, qui doivent, a-t-il toutefois souligné, se conformer à la réglementation en vigueur. Le mois de jeûne interviendra cette année en période estivale, ce qui a poussé les responsables à insister sur les conditions d'hygiène et le respect de la chaîne de froid afin d'éviter les intoxications alimentaires. Cette décision pourrait réduire sensiblement le nombre de restos du cœur, ce qui mettra les nécessiteux dans une situation difficile, les obligeant alors à se bousculer devant les portes des quelques établissements autorisés. Dans les grandes villes fréquentées par un grand nombre de voyageurs et de travailleurs venus d'autres régions du pays, ces restos de la rahma représentent la seule alternative pour rompre le jeûne. Le Croissant-rouge algérien (CRA), des associations caritatives, des restaurateurs privés ainsi que certaines entreprises contribuent à ces opérations de bienfaisance. A Alger, connus de centaines de personnes en provenance des autres wilayas, ces restaurants de la solidarité n'arrivent pas à satisfaire toute la demande. Les jeûneurs doivent faire la queue près de deux heures pour bénéficier d'un repas et d'autres attendent jusqu'à près d'une heure après l'adhan pour accéder à ces restos. Toutefois, la concomitance du mois sacré avec la période des congés fait que plusieurs travailleurs vont pouvoir jeûner chez eux.