Accueil n Comme toutes les wilayas du pays, Tizi Ouzou vit au rythme de l'ambiance de ce mois sacré. La ville des Genêts a adopté un mode de vie propre au ramadan. Elle veille et ne se réveille pas tôt le matin. C'est normal pour les personnes qui ne sont pas obligées de se lever tôt, de faire une grasse matinée. Mais même ceux qui travaillent, ils ne quittent pas leurs lits très tôt. Le ramadan a bouleversé les comportements. Même les commerçants ne font pas exception, ils sont rares, en effet, ceux qui ouvrent tôt. Pour avoir un journal, il faut chercher un buraliste matinal. Les fortes chaleurs ont également contribué à cette torpeur. A Tizi ville, les températures ne sont pas clémentes et il est vivement déconseillé de marcher sous le soleil. Heureusement le souffle de la chaleur a baissé ces derniers jours dans certaines localités, notamment au nord ou près du littoral. En plus des caprices de Dame nature, l'homme fait des siennes. L'anarchie, comme ailleurs, est de mise et le manque d'hygiène et la pollution envahissent la ville. Des odeurs nauséabondes montent régulièrement surtout à certains endroits de la ville devenus depuis le début du mois sacré des lieux où tout s'achète et se vend. Dans les marchés, les prix sont élevés et cela n'étonne personne. C'est le ramadan ! diront certains. Pratiquement, tous les produits alimentaires ont connu une hausse comparé au mois de jeûne de l'année passée. La zlabia coûte 240DA le kilo, soit une hausse de plus de 50%, comparativement à l'année dernière, remarque-t-on. «Les prix sont presque les mêmes en ville et nous avons la meilleure qualité et puis il ne faut pas chercher ailleurs, car le nombre de vendeurs de zlabia se font vraiment très rares cette année à Tizi», nous lance un vendeur de zlabia au niveau de la rue de la Paix au centre-ville de Tizi Ouzou. La datte, un fruit très demandé en cette période, connaît aussi une hausse vertigineuse. Elle est cédée à 400 DA le kg, voire un peu plus pour celle de «bonne qualité». Ce qui est remarquable, c'est que les gens achètent tout en se plaignant des prix. «Et puis si on se plaint, qu'est-ce qui va changer. Absolument rien, on a l'habitude de subir cette flambée des prix pendant le ramadan. Heureusement qu'il reste seulement deux semaines», affirme un sexagénaire au marché de M'douha ou plutôt dans cette rue transformée en un marché depuis des années maintenant. Pour la viande et comme tout le monde le sait, les prix sont inbordables. Et malgré cela, on constate les chaînes qui se forment chez les bouchers. Même en se plaignant, il faut acheter ! C'est aussi ça le ramadan. Pour le lait en sachet, il faut se lever bien tôt pour se le procurer. Car il est introuvable chez les épiciers à certaines heures de la matinée. Ce qui oblige bien entendu les gens à consommer le lait de vache, «qui marche» bien durant ce mois sacré. Caillé ou pas, le lait de vache est cédé à 60 DA le litre, à condition de le trouver aussi.