Phénomène De jour en jour, la liste des messages de soutien et des adhésions à la candidature de Bouteflika s?allonge apportant parfois des surprises. «Oua?da thania» (deuxième mandat), «Ou?ada khalida» (mandat éternel). Tout a commencé par ces phrases, nouvelles dans notre environnement lexical, et qui, peu à peu, s?y sont introduites s?imposant finalement comme des slogans de campagne. Au fil des jours, des semaines et des «virées» présidentielles, elles revenaient sur toutes les lèvres, prononcées sur tous les tons et dans tous les dialectes selon qu?elles étaient scandées au centre, au nord ou au sud du pays. Partout où il se rendait, lui qui n?a pas cessé, ces dernières semaines, de sillonner le pays en long et en large, Bouteflika y avait droit. Gardant le silence, il maintenait le suspense se contentant de recevoir ces messages de reconnaissance et donnant l?impression d?attendre toujours plus tout en poursuivant, infatigable, sa campagne. Au bout de plusieurs semaines et de centaines d?appels insistants de ce genre et après que des comités de soutien à sa candidature eurent été installés aux quatre coins du pays, il annoncera enfin sa décision de briguer un second mandat. C?est là que commencera la deuxième phase. Après le soutien à un président appelé à se représenter, c?est le soutien au candidat : zaouïas, associations civiles et partis politiques. C?est à qui soutient le plus et le mieux. Même si dans quelques localités, selon certains journaux, des zaouïas se sont montrées rebelles et ne se sont pas cru obligées d?exprimer le même engouement, elles demeurent des exceptions insignifiantes comparativement aux nombreuses autres s?étant dites pour la plupart favorables à un mandat éternel. Elles ne sont pas les seules : de jour en jour, la liste s?allonge et les «adhésions» se multiplient créant parfois des surprises. Si la Centrale syndicale n?a étonné personne en se positionnant en faveur de Bouteflika, vu ses positions par le passé, des partis, comme le MSP d?Abou Djerra Soltani, en ont, en revanche, dérouté plus d?un. Idem pour l?UDR de Amara Benyounès. Il n?est pas jusqu'au Forum des chefs d?entreprise qui est venu augmenter le nombre des signataires pour le président créant la division dans ses rangs et la démission de l?un de ses membres. Difficile de ne pas s?interroger sur cette «fièvre» d?adhésion autour du président même si en face, des formations, comme le groupe des dix, tentent de nager à contre-courant et de lui barrer la route. En fait, la carte politique actuelle est telle que, si à quelques semaines, la question était de savoir qui soutenait Bouteflika, maintenant elle est plutôt de savoir qui ne le soutient pas.