l Le service des Urgences du CHU Mustapha est submergé en ce mois de ramadan, sollicité par des centaines de malades chaque jour. Parmi ces derniers, il y a beaucoup de malades chroniques (diabétiques, hypertendus et asthmatiques), de cas souffrant de problèmes gastriques mais aussi des victimes d'accidents domestiques, routiers, coups et blessures… C'est en tout cas l'avis de la plupart des médecins, assistants et certains agents de sécurité, lesquels ont été assaillis ces jours-ci par un grand nombre de malades. «Cela déborde de partout : c'est comme dans une usine», s'alarme un agent du service d'accueil. Hier, à 10 h du matin de cette journée caniculaire, lors d'un tour effectué au niveau de ce service, nous avons constaté que la salle d'attente était archicomble. Les malades attendent impatiemment leur tour : certains sont consultés sur place par des urgentistes et d'autres sont orientés pour des analyses ou une échographie dans d'autres services du même hôpital. Le cas d'un jeune, balafré au visage, blessé grièvement au cou et taché de sang n'a laissé personne indifférent. Interrogé sur les raisons de ses blessures, ce jeune n'a pas hésité à répondre : «Je me suis bagarré tout à l'heure avec des jeunes de mon quartier au marché de la rue Meissonier. Très violents, ils ont voulu se venger sur moi suite à une grande altercation entre nous juste au début du ramadan. Je crois que je vais être encore une fois opéré !» Un vieil homme tenant une canne à la main témoigne : «J'ai le cœur malade et je suis venu juste mesurer ma tension. Eh oui ! Je crains des complications, surtout en ce mois de jeûne» . «Nous ne sommes pas très gâtés ni ici ni ailleurs : il faut attendre même quand cela urge», se plaint un jeune d'environ 28 ans, lequel souffre d'une allergie. Pour Amar, venu rendre visite à son oncle encore dans le coma, les choses se sont beaucoup améliorées dans cet hôpital. «Les médecins de ce service se sont montrés très disponibles face au grand nombre de malades, surtout durant les soirées ramadanesques». Interrogé sur place au sujet des répercussions du jeûne et de la chaleur sur les jeûneurs, le docteur Hattab dira : «Il y a trois cas : les asthmatiques et les diabétiques risquent des complications graves, mais surtout les personnes souffrant de problèmes gastriques (vomissements, ballonnements…) et qui font le plein aux urgences. En sus de tout ce qui précède, il ne faut pas oublier qu'un bon nombre de personnes viennent à nos services suite aux accidents domestiques, routiers, coups et blessures dus à la violence, etc. Ces cas sont fréquents en ce mois», regrette-t-elle. Elle poursuit : «Et puis il faut savoir que la bête noire des urgentistes est le nombre important de malades, dont certains viennent pour des consultations banales, telle que la grippe, l'angine et enfin les petits bobos qui ne nécessitent même pas d'aller aux urgences… Il y a urgence et urgence !» a-t-elle conclu. De son côté, Mme Djoudi, responsable de la communication à la direction du CHU, a signalé que le nombre de malades n'est jamais inférieur à 400 par jour. Pendant le mois de ramadan, ce chiffre ira en doublant. «Nous avons aussi remarqué une recrudescence des complications de diabète, hypoglycémie, hypertension artérielle et cardiopathies, sans oublier le taux des agressions, lequel explose», précise-t-il.