De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Hypertendus, diabétiques, personnes souffrant de problèmes gastriques, accidentés… les patients défilent quotidiennement dans les services des urgences du CHU Benbadis de Constantine. De jour comme de nuit durant ce mois de Ramadhan, des malades ne cessent de solliciter les deux pavillons de la chirurgie viscérale ou des urgences médicales. Il fait trop chaud ce jeudi. A midi et demi, le soleil est au zénith et tape fort. Une première halte dans ces services permet de constater des cas relevant de colopathie fonctionnelle ou de problèmes gastriques.Une occlusion intestinale et une appendicite sont décelées. «Généralement ce sont les ennuis les plus fréquents. Les concernés sont évidemment des patients chroniques qui ne respectent pas leur régime alimentaire», expliquent les médecins sur place, ajoutant que «des cas urgents affectés par ces mêmes pathologies affluent à cause d'un abus dans l'alimentation». Au moins une centaine de personnes par jour rendent visite aux urgences sans compter les cas transférés par les services ambulatoires du SAMU ou de la Protection civile alertés par les familles qui n'ont pas les moyens de se déplacer aux urgences. Les produits laitiers ont aussi leur part de responsabilité dans les alertes. De nombreuses personnes qui en abusent en ces temps de chaleur, en ont pâti. Des cas d'intoxication ont été enregistrés, soutiennent nos sources. A ce propos, la balle est renvoyée aux différents services de contrôle qui sont appelés à sévir d'une manière rigoureuse contre les commerçants qui ne respectent pas la chaîne du froid.Toujours au même pavillon, on constate que la radiologie est en panne. «Elle est grillée», confirme un résident. Résultat : les malades sont renvoyés au premier étage des services des urgences où il y a encombrement. Et aucune voix n'est venue apporter des éclaircissements sur le problème. Aux urgences médicales, la tension est un peu forte, mais maîtrisée. Il s'agit de secourir notamment les personnes les plus âgées atteintes de tension artérielle ou de diabète. «Cette catégorie de malades fait fi des posologies médicamenteuses. Ils mettent leur vie en danger», se désole un médecin qui ajoute qu'ils observent le jeûne au détriment de leur santé.Les deux salles de consultation et de soins de cette unité, qui a recouvré depuis l'année dernière sa bonne santé en matière de gestion et de régulation dans la prise en charge des cas urgents accueille près de 150 patients par jour. Ils sont auscultés et vite orientés vers des services compétents ou admis si leur pathologie est compliquée. «Les premiers soins sont assurés par notre corps médical. Si des cas s'avèrent plus critiques, on les transfère vers le service de réanimation pour une assistance intensive», explique un cadre paramédical qui prend en charge les statistiques et la gestion de la pharmacie du pavillon. Sur ce dernier point et contrairement à l'année dernière où l'on dénombrait un manque flagrant de certains médicaments et matériels, notre interlocuteur affirme que la pharmacie est bien approvisionnée. En outre, le service a acquis récemment une nouvelle radio opérationnelle. Sur un autre plan, les agents et autres paramédicaux se plaignent des personnes qui se présentent aux urgences alors que leur cas nécessite une simple consultation dans leur polyclinique de proximité. «Les urgences s'occupent des cas urgents, c'est clair. Mais souvent des citoyens se présentent et prennent la place de malades vraiment dans le besoin d'une assistance…» dira un médecin. Et la situation perdure. «Vous voyez, cette femme vient d'être examinée par le médecin… elle nécessite une consultation banale…» renchérit un agent. N. H. Le ministre donne des orientations sur la prise en charge des malades Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes, en visite jeudi dernier à Constantine, a de nouveau mis l'accent sur la nécessité d'humaniser en premier lieu les services d'accueil pour permettre aux citoyens malades de bénéficier du sourire et de la considération quand ils se présentent au niveau des services hospitaliers, dont les urgences. M. Ould Abbes a ajouté que la prise en charge des patients devait se faire avec «abnégation». Le ministre entend apporter des correctifs pour réussir le grand pari de la réforme hospitalière et surtout parvenir à une sécurisation médicale à laquelle il s'attache, appelant les acteurs médicaux à penser à l'innovation sur tous les plans en vue de minimiser la facture d'importation des médicaments. La production nationale atteindra les 70% à l'horizon 2014, affirme le responsable.