Détails n C'est devant un parterre de journalistes venus en force que le nouveau sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, a animé, hier au centre des médias de l'OCO, sa première conférence de presse. Drapé dans son nouveau costume bleu de sélectionneur national, Abdelhak Benchikha a usé d'un verbe cru et sincère, tantôt en arabe classique, tantôt en français ou bien en arabe dialectal de chez nous, pour essayer de faire passer tous les messages qu'il voulait transmettre à la presse et à l'opinion. Usant également d'un verbe empreint de démagogie et de populisme, comme lorsqu'il évoque «son contrat avec l'Algérie», «je suis le porte-flambeau des entraîneurs algériens » ou «je n'ai jamais posé de conditions» voire «j'ai répondu à l'ordre de Raouraoua de revenir en 2009», Benchikha a montré le visage de l'homme que l'on connaît et du technicien engagé qu'il a toujours été. Benchikha a commencé son speech en rendant un hommage appuyé à son prédécesseur pour le travail accompli à la tête des Verts, tout en remerciant tous ceux qui lui ont fait confiance pour prendre une responsabilité aussi lourde que celle de driver la première sélection du pays et de la qualifier pour la prochaine CAN Orange 2012, dont la phase finale aura lieu au Gabon et en Guinée équatoriale. Pour le reste il dira : «Je respecte également l'avis de ceux qui ne voulaient pas de moi en sélection». Benchikha s'est dit désolé, notamment pour ses amis et ses intimes, pour avoir éteint ses téléphones en raison des fortes sollicitations dont il a fait l'objet ces derniers jours, mais aussi des interviews fictives parues dans certains quotidiens alors qu'il ne s'est jamais exprimé, s'étonne-t-il! Pour ceux qui ne le connaissent pas, Benchikha rappellera qu'il était un pur produit de l'école algérienne de l'ISTS et qu'il a fait le cursus le plus complet au monde. Le nouveau sélectionneur de l'équipe nationale a ensuite estimé que l'urgence en ce moment est de remporter le prochain match face à la Centrafrique, prévu le 10 octobre prochain à Bangui, comptant pour la 2e journée des éliminatoires de la CAN-2012. «Le plus important pour moi actuellement est de bien préparer l'équipe pour gagner le match face à la Centrafrique qui n'est pas décisif mais qui reste crucial. Nous devons absolument gagner cette rencontre dans l'objectif de nous relancer dans ces éliminatoires. Pour cela, on mettra tous les moyens, on doit améliorer notre jeu offensif, mais je ne peux pas tout faire ou régler en six jours de stage. Je sais que l'équipe nationale est une autre paire de manches», a affirmé M. Abdelhak Benchikha. Concernant le staff avec lequel il va travailler, il dira : «Je suis pour la stabilité. Je suis nouveau et je ne connais pas le groupe, ce qui n'est pas le cas des adjoints qui en ont une meilleure connaissance à travers leur vécu. Je dois donc me fondre dans le moule, connaître les habitudes des uns et des autres, c'est comme dans une secte !» Benchikha rajoutera qu'il y aura un renforcement du staff technique par un technicien, soit étranger soit algérien : «Vous savez, dans la planète football, il y a des changements tous les jours, c'est pourquoi nous prévoyons un renforcement du staff par un conseiller ou un adjoint, mais ce sera après le match contre la Centrafrique. Là, nous aurons presque six mois pour préparer le match contre le Maroc.» Dans la foulée, le nouveau driver des Verts indiquera qu'il restera à la tête de la sélection des A' lors du prochain CHAN 2011 qui aura lieu au Soudan en janvier, non sans tarir d'éloges sur cette équipe : «S'il y a vraiment quelqu'un qui connaît les joueurs locaux, c'est bien moi. Je me rappelle lorsque j'ai pris cette équipe, certains me disaient qu'il n'y avait pas d'éléments valables, que le championnat est faible, mais la suite vous la connaissez.» Enfin, Benchikha lancera un appel aux journalistes et aux supporters pour l'aider et être patients, car il a besoin de temps pour réussir dans sa mission. Le stage Préparation sur une pelouse synthétique l Le nouveau sélectionneur national a déclaré que le stage de préparation des Verts pour la rencontre face à la République centrafricaine, comptant pour la seconde journée des éliminatoires d la CAN Orange 2012 se déroulera à Alger du 3 au 8 octobre, et que la liste des 23 joueurs qui seront retenus pour cette confrontation cruciale, sera communiquée à la presse le 17 ou 18 de ce mois. Les Verts seront hébergés au Cercle militaire de l'armée de Beni Messous et devront s'entraîner sur une pelouse synthétique vu que le match de Bangui, le 10 octobre prochain, se déroulera sur une surface identique. Benchikha a précisé que le fait de bénéficier d'un vol spécial à partir d'Alger a plaidé pour un stage dans la capitale, ce qui fera gagner 5 à 6 heures de récupération aux joueurs si le stage devait se dérouler en France, comme ça a été annoncé une première fois. Dans le même sillage, Benchikha a informé les journalistes présents qu'il s'attellera dès à présent à préparer la liste des joueurs à convoquer où les meilleurs et ceux les plus en forme seront retenus. L'image «Je ne suis pas un méchant» l «S'il vous plaît, ne m'appelez plus général ! J'ai passé mon service national et je n'ai jamais eu ce grade. Certes, les supporters du Club Africain m'ont collé ce surnom dans un contexte particulier, mais aujourd'hui, s'il vous plaît je n'en veux plus.» A en croire les paroles du nouveau sélectionneur, ce dernier ne veut pas qu'on lui colle l'étiquette d'un méchant ou d'un homme autoritaire : «Je peux être le papa, le frère ou l'ami des joueurs s'ils le veulent, mais je resterai toujours le coach. Tout doit se dérouler dans le respect mutuel, car j'aime mes poulains et je veux leur transmettre mon état d'esprit. J'ai bien entraîné des Iraniens, des Chinois ou des Tunisiens, et je n'ai jamais eu de problèmes. Je ne vois pas alors pourquoi je pourrais en avoir avec mes compatriotes.» Pour l'équipe actuelle, Benchikha a avoué qu'elle recèle un grand potentiel et que les problèmes d'efficacité et d'animation offensive sont connus par tout le monde. «Théoriquement, j'ai mes idées et les solutions tactiques pour résoudre ce problème, mais il faudra le mettre en pratique avec les joueurs.» Quant aux titulaires qui ont l'habitude de jouer, même s'ils ne sont pas au top, Benchikha précisera : «Une place de titulaire, c'est comme la liberté, il faut l'arracher.» Façon de dire que seuls les meilleurs seront retenus et alignés. Toujours concernant le match contre la Centrafrique, Benchikha devra accomplir un gros travail psychologique pour remettre l'équipe dans de meilleures dispositions pour revenir avec la victoire. Le flop Une précision pour Berdja l Hier, avant le début de la conférence de presse de Abdelhak Benchikha, Abdelkader Berdja, membre du bureau fédéral, a voulu s'ériger en donneur de leçons pour les représentants de la presse nationale et internationale, les invitant à ne plus faire dans la spéculation et à éviter toute digression lorsqu'il s'agit de traiter de la sélection nationale. Berdja insistera au passage sur le fait que la Fédération algérienne de football ne fait pas de ségrégation entre les différents médias à qui il a demandé de ne s'en tenir qu'à l'information officielle publiée sur le site de cette dernière. Nous disons à M. Berdja que la presse est faite pour, entre autres, spéculer, n'en déplaise à ceux qui veulent régenter ou mettre cette même presse à leur solde. Et pour la petite histoire, lorsque Benchikha a été officiellement désigné à la tête des Verts, la première annonce a été faite par la radio et certains sites spécialisés avant que la fédération ne le fasse sur son site. Cela prouve que c'est à la FAF de savoir communiquer, pas aux autres de le faire à sa place et il n'y a jamais eu de fumée sans feu. Depuis la nuit des temps, il y a toujours eu des informateurs qui prennent contact avec les «petits copains» et les «intimes» pour leur distiller les news ou les scoops en priorité, à moins de les utiliser pour brouiller les pistes.