Recrutement n Elle enlève un peu de rouge à lèvres qui dépasse mais elle ne peut rien contre le grain de beauté qu'elle a sur la joue droite. La jeune femme jette un dernier coup d'œil dans la glace : elle relève une mèche de cheveux qui lui tombe sur le front, elle enlève un peu de rouge à lèvres qui dépasse, mais elle ne peut rien contre le grain de beauté qu'elle a sur la joue droite. Elle a essayé de le cacher avec du fond de teint. En vain. «Zut, il se voit !» Elle est déçue. — ça va, ça va, tu es jolie ! Elle se retourne et sourit à la vieille femme. — je t'ai oubliée, toi ! Tu me regardais ? — moi ? non, je viens juste d'arriver ! En fait, elle la regarde depuis un moment, mais la jeune fille ne s'en est pas rendu compte. — je m'arrange, dit-elle. — je vois bien que tu t'arranges ! — tu sais, la première impression… — je sais, tu me l'as souvent dit : la première impression compte beaucoup, j'espère que tu vas plaire à tes supérieurs. Elle se met à rire. — voyons, tu ris… La jeune femme secoue la tête. — Ce n'est pas ce que tu crois maman. — Et qu'est-ce que je crois, à ton avis, ma petite Fatiha ? Elle s'énerve. — Oh ! maman, arrête s'il te plaît ! Si je m'arrange, c'est pour ne pas paraître niaise ! Déjà que la nature ne m'a pas trop gâtée ! — Bien sûr que tu es jolie, tu te fais seulement des idées. — Je n'ai pas besoin d'être jolie pour mon nouveau poste, je veux seulement le paraître… La mère fronce les sourcils. — ah bon ? — comment dirais-je ? Correcte ! Oui, correcte, bien ! Secrétaire de direction, c'est quand même important. c'est le poste le plus important que j'ai jamais occupé ! La vieille femme sourit. — C'est grâce à ton oncle Belkacem… — Je sais, dit Fatiha avec un certain agacement, c'est mon oncle Belkacem, ton frère, qui m'a trouvé ce poste ! Sans lui et ses relations, je ne l'aurais jamais obtenu… — si je te le répète, dit la vieille, c'est parce que tes oncles paternels, qui sont encore mieux placés que mon frère, n'ont rien fait pour toi ! — ça, je le sais aussi ! — tiens… Ton oncle Zoubir ! Il est directeur d'une boîte importante. — tu sais bien qu'il ne s'entendait pas avec papa. En plus, je ne lui ai rien demandé ! — tu n'as rien demandé à ton oncle Belkacem, non plus. — d'accord, d'accord, je dois tout à mon oncle Belkacem ! — oui, il est notre soutien ! (à suivre...)