Danger n Nos villes sont devenues, depuis quelques années, le théâtre d'actes de violence et d'agression caractérisée. Il ne se passe quasiment pas un jour sans que des vols, des agressions et des bagarres à l'arme blanche soient signalés dans l'une de nos cités. Pour une cause banale, les jeunes recourent à la solution extrême. Les noms de certaines communes et quartiers de la capitale sont d'ailleurs synonyme de danger même pour des citoyens habitant des régions lointaines du pays. Et l'on ne s'y risque que si l'on y est vraiment obligé. Le fléau de violence urbaine n'est, cependant, pas limité aux cités populaires de la capitale, car même les agglomérations urbaines à l'est, l'ouest, au centre et au sud du pays ne sont pas épargnées. Beaucoup d'encre a coulé et plusieurs études et analyses ont été consacrées à ce phénomène, sans que les propositions des spécialistes soient traduites en actions concrètes visant à endiguer ce fléau qui empoisonne la vie des citoyens. Ce dernier ne date pas d'hier, puisque nos villes ont commencé à enregistrer des actes d'agressions perpétuelles depuis la fin des années 1980. Le malaise de la jeunesse a fini par éclater au grand jour un certain 05 octobre 1988 par des événements sanglants ayant coûté la vie à des dizaines de citoyens dans certaines villes du pays ( Alger, Oran, Tizi Ouzou, Annaba et Constantine). Le pays a ensuite traversé la décennie sanglante de terrorisme islamiste, qui a eu un impact désastreux sur la machine économique nationale. Le chômage a enregistré, durant cette période, des proportions des plus inquiétantes, ce qui a engendré un malaise social (crise du logement, pauvreté, maladies physiques et psychopathiques…). L'exode rural a compliqué davantage la situation. Des milliers de familles ont quitté leurs villages et ont érigé des baraques de fortune à proximité des grandes villes. Et les fléaux sociaux (consommation de drogue, prostitution, vols…) ont alors gagné du terrain. S'ajoutent à cela, les taux alarmants de déperdition scolaire et le désespoir qui s'est emparé des jeunes. Il fallait donc s'attendre à ce que la violence prenne le dessus, puisqu'elle constitue la seule expression du malaise social. Ces dernières années, depuis le début des années 2000, la situation sécuritaire et économique du pays a enregistré une certaine amélioration mais l'oisiveté et le désœuvrement constituent toujours le lot des jeunes habitants des cités populaires. Le manque flagrant d'espaces de loisirs où ils peuvent passer leur temps libre, le chômage et le désespoir sont autant de causes poussant cette catégorie à la délinquance. Il est alors nécessaire de trouver des solutions à ces problèmes, si l'on veut réellement en finir avec un fléau qui ternit davantage l'image de nos villes et préserver la jeunesse de ce mal dévastateur.