Tomber de rideau n Le 2e Festival du chant et de la musique du M'zab a pris fin mardi soir à la salle M'zab de Ghardaïa. Lors de la cérémonie de clôture, le jury composé de l'artiste Tagrawla, Moussa Boudina, El-Assakir, Bouamama et El -Hadj Ahmed Zaïdi dit le Cardinal de Ghardaïa, ont attribué les prix à 3 jeunes talents qui se sont produits sur scène avec succès. Le 1er prix est revenu à Salah Assaker 34 ans qui a, entre autres, chanté la mère et le pays. Le 2e à Amira Debbache âgée de 12 ans et le 3e à Ibrahim Khezmati 35 ans venu de Grar, qui a défié toutes les difficultés dont son handicap moteur, pour montrer tout son savoir-faire. Après un hommage rendu à feu Yahia Ben Achar, un fils de Beriane et membre de l'orchestre de la radio nationale avec sa derbouka, la scène a vibré avec l'entrée en scène de la troupe Tagrawla (Belaïd, Omar et Idir). La troupe a ému avec son cocktail de chansons en arabe, kabyle et français, dont Avava ynouva, des chansons de Dahmane el-Harrachi, ce qui a beaucoup fait bouger l'audience dont certains ont brandi l'emblène national tout en tapant des mains, d'autres le drapeau de la JSK en scandant : «1, 2, 3 viva l'Algérie», «Bouteflika», «Imazighen», «les Algériens». Les 3 lauréats rejoindront d'ici à la fin de l'année le concours de la chanson amazighe prévu à Tamanrasset puis à Tlemcen pour représenter la wilaya de Ghardaïa et la chanson du M'zab. «Nous voulons sortir notre chanson ancestrale hors des frontières de la wilaya pour dire que nous avons un patrimoine musical et des chansons mozabites tout autant que les Chaouis, les Touareg et les Kabyles. Je voudrais la hisser à l'échelle universelle», nous dit le lauréat du 1er prix du festival Salah Assaker «Il a soufflé un vent de nationalisme sur le festival et sur la population notamment les jeunes. Il y a eu un échange et un rapprochement entre les générations avec pour point commun l'amour du pays. Les jeunes Ghrardaouis se sont réconciliés entre eux», a commenté le commissaire du festival. Enfin un grand bravo aux organisateurs et aux animateurs dont Mokhtar Bahnas, producteur à radio Ghardaïa, Mohamed Hadjoudja, Aïcha Kaddissi et le jeune photrographe Mokhtar Hadj Saïd. l Les soirées du festival ont fait revivre les Ghardaouis. Bien qu'elle soit dépourvue de tout équipement digne d'une salle de spectacle (sonorisation, éclairage et climatisation), la salle de cinéma M'zab était archicomble. Les spectateurs, en majorité des jeunes – mozabites et non mozabites et chaanba – ont beaucoup dansé et chanté avec les artistes et également encouragé les candidats depuis le lever de rideau du festival. Certains touristes étrangers sont également venus découvrir l'art musical traditionnel local. Cette salle qui existe depuis les années 70, est le seul lieu de spectacles disponible à l'échelle de la wilaya. Mais heureusement que l'équipe professionnelle Safi était à la hauteur de l'événement et a réalisé un travail de professionnels en matière de décor et la mise à la disposition des artistes et de la scène une sonorisation d'excellente qualité.