Les participantes à la rencontre euromaghrébine des femmes écrivaines qui se tient à l'Institut national supérieur de musique sous le titre «Récit, fiction et poésie comme contribution des femmes à la pensée», ont affirmé, hier, que «les principaux obstacles qui entravent le monde de l'écriture féminine sont l'édition et la distribution». «L'écriture féminine est toujours confrontée à des difficultés d'édition et de distribution d'où le recul de l'écriture féminine par rapport à la masculine», ont souligné les participantes au deuxième jour de cette rencontre organisée à l'initiative de la Délégation de l'Union européenne en Algérie. L'écrivaine Fatima Bekhai a estimé que l'écriture féminine a beaucoup évolué ces dernières années, mais reste confrontée aux pesanteurs de l'édition et de la distribution. La création chez la femme écrivaine demeure «marginalisée» bien qu'ayant envahi le monde de l'écriture et partagé le droit de création littéraire avec l'homme, a-t-elle ajouté. Pour elle l'écriture féminine est empreinte d'une sensibilité particulière, la femme écrit pour exprimer son être et non dans un but lucratif. L'écrivaine Bekhai a imputé le penchant des femmes – outre le talent qui les révèle à l'écriture – aux souffrances et au besoin de libération ou d'expression d'un fait marquant dans leur vie. L'écrivaine Khadidja Nemri a, pour sa part, indiqué que la plupart des femmes sont mues par le désir de se libérer et de partager leurs états d'âme avec leur public. Bien que connaissant une grande évolution, l'écriture féminine n'est toujours pas admise comme pouvant concurrencer l'écriture masculine même si quelquefois elle est de meilleure facture, a-t-elle ajouté précisant que l'écriture féminine est le plus souvent classée dans le genre «journal».