Résumé de la 3e partie n La fille retourne dans le bois. Elle y voit des personnes très affairées qui lui disent préparer les noces de Riquet à la houppe qui seront célébrées le lendemain... La princesse, encore plus surprise qu'elle ne l'avait été, et se ressouvenant tout à coup qu'il y avait un an qu'à pareil jour elle avait promis d'épouser le prince Riquet à la houppe, elle pensa tomber de son haut. Ce qui faisait qu'elle ne s'en souvenait pas, c'est que quand elle a fait cette promesse elle était bête et qu'en prenant le nouvel esprit que le prince lui avait donné elle avait oublié toutes ses sottises. Elle n'eut pas fait trente pas en continuant sa promenade que Riquet à la houppe se présenta à elle, brave, magnifique, et comme un prince qui va se marier. — Vous me voyez, dit-il, madame, exact à tenir ma parole, et je ne doute point que vous ne veniez ici pour exécuter la vôtre et me rendre, en me donnant la main, le plus heureux de tous les hommes. — Je vous avouerai franchement, répondit la princesse, que je n'ai pas encore pris ma décision là-dessus et que je ne crois pas pouvoir jamais la prendre comme vous la souhaitez. — Vous m'étonnez, madame, lui dit Riquet à la houppe. — Je le crois, dit la princesse, et assurément si j'avais affaire à un brutal, à un homme sans esprit, je me trouverais bien embarrassée. Une princesse n'a que sa parole, me dirait-il, et il faut que vous m'épousiez puisque vous me l'avez promis, mais comme celui à qui je parle est l'homme du monde qui a le plus d'esprit je suis sûre qu'il entendra raison. Vous savez que quand j'étais bête je ne pouvais néanmoins me résoudre à vous épouser. Comment voulez-vous qu'ayant l'esprit que vous m'avez donné, qui me rend encore plus difficile en gens que je n'étais, je prenne aujourd'hui une décision que je n'ai pu prendre dans ce temps-là ? Si vous pensiez tout de bon à m'épouser, vous avez eu grand tort de m'ôter ma bêtise et de me faire voir plus clair que je ne voyais. — Si un homme sans esprit, répondit Riquet à la houppe, est bien reçu, comme vous venez de le dire, à vous reprocher votre manque de parole, pourquoi voulez-vous, Madame, que je n'en use pas de même dans une chose où il y va de tout le bonheur de ma vie ? Est-il raisonnable que ceux qui ont de l'esprit soient d'une pire condition que ceux qui n'en ont pas ? Pouvez-vous le prétendre, vous qui en avez tant, et qui avez tant souhaité en avoir ? Mais venons au fait s'il vous plaît : à la réserve de ma laideur, y a-t-il quelque chose en moi qui vous déplaise ? Etes-vous mécontente de ma naissance, de mon esprit, de mon humeur et de mes manières ? (à suivre...)