Détails n Le sélectionneur national, Abdelhak Benchikha, est monté au créneau, hier lors de la conférence de presse qu'il a animée au centre des médias du stade du 5-Juillet, pour défendre sa stratégie et ses choix. Toujours avec un franc-parler bien trempé dans une chaâbie-attitude, Benchikha a usé d'un verbe plutôt offensif pour expliquer ses choix et sa stratégie devant un parterre de journalistes venus en nombre cette fois pour scruter l'horizon des Verts à quelques encablures de la rencontre amicale face au Luxembourg, prévue dans une semaine dans la capitale de ce pays. Evidemment, le grand débat de cette conférence de presse a tourné essentiellement autour des changements et du remue-ménage que le sélectionneur a apporté dans l'effectif qu'il a défendu à coup d'arguments. «Je vous ai dit, à cet endroit même que pour le match de Bangui je n'allais toucher à rien en matière d'effectif car je ne connaissais pas tout le monde et si j'avais changé un quelconque joueur, il m'aurait dit : ‘'Coach, tu ne me connais pas, pourquoi m'as-tu enlevé ?'' Après le match contre la Centrafrique, là je devais apporter les changements qui s'imposent, surtout sur un plan psychologique, tout en laissant la porte de la sélection ouverte. Il fallait avoir le courage de bousculer les choses, et je l'ai fait car en football il y a toujours des changements et il n'y a pas de contrat avec la sélection. Les éléments qui n'ont pas été retenus marqueront un break, à eux de prouver pour revenir en sélection, ceux qui sont-là sont avertis.» Benchikha expliquera ses choix en affirmant : «Les joueurs qui n'ont pas été retenus, ne sont pas écartés définitivement car ce sont des éléments mondialistes qui ont fait leur preuve et ils peuvent revenir à tout moment. Avec ce changement, je voulais également toucher l'amour-propre des joueurs et donner leur chance à des nouveaux qui s'affirment. Ceux qui me connaissent, savent que je suis un provocateur. Alors quand moi je respecte le choix du boucher du coin et du chauffeur de taxi, pourquoi ne respecte-t-on pas les miens ?», s'est interrogé le patron des Verts sur le débat qu'a suscité la liste des 22 joueurs retenus pour le Luxembourg. «Je veux retrouver l'esprit d'Omdurman, c'est pourquoi j'ai envie de toucher l'amour-propre des joueurs car à Bangui cet esprit-là n'y était pas. Contre le Maroc, en revanche, ce sera une autre paire de manches vu qu'il s'agira d'un derby et d'un match décisif pour nous. Ce match d'Omdurman est un repère pour moi, mais pas forcément un grand match sur le plan technique.» Et de poursuivre : «Je ne veux pas parler du passé ou des mauvaises habitudes, car mon souci est de marquer de mon empreinte cette équipe et dans les cinq points que j'ai relatés auparavant chacun devra trouver la réponse à ses questions.» Interrogé sur la qualité et le choix de l'adversaire luxembourgeois, Benchikha dira : «La programmation de cette rencontre a été faite juste après le Mondial, de plus nous avons perdu face à la Centrafrique qui occupe le bas du classement FIFA et qui est considérée comme l'une des plus fables nations de football. Croyez-moi, aujourd'hui, il n'y a plus de faibles équipes, car tout le monde progresse ; quant au Luxembourg, j'ai vu cette sélection face à la France et elle m'a bien impressionné par son organisation, son engagement physique qui ont énormément gêné leur adversaire.» Sur le plan de la cohésion, Benchikha a affirmé qu'il profitera du prochain stage pour améliorer le contenu du jeu de son équipe tout en regrettant que, dans leur analyse, certains journalistes ont omis d'évoquer ce paramètre après le match face à la Centrafrique. Commentant les joueurs professionnels qu'il a nouvellement convoqués, Benchikha n'a pas tarit d'éloges sur leurs qualités : «Mesloub est un meneur de jeu qui marque des buts et un leader dans son équipe, Mehdi est un bon défenseur et de surcroît un latéral robuste et nous avons besoin de ses services, quant à Benyamina, il a été annoncé depuis longtemps et sa convocation a coïncidé avec le doublé qu'il a marqué ce week-end en championnat, prouvant qu'il mérite d'avoir sa chance en sélection, comme tous les autres joueurs locaux que nous avons retenus. D'ailleurs à ce propos, vous dites que Aoudia n'est pas un buteur puisque durant 14 matchs il n'a pas marqué, mais vous oubliez qu'il est un attaquant avant tout.» Toujours dans ce registre, Benchikha a révélé que lorsqu'il a besoin d'aller superviser un joueur, il ne le mettra jamais au courant et qu'il est là pour donner sa chance à chaque élément qui brille dans son club. Le cas «Je dois soutenir Halliche qui reste un titulaire indiscutable» «Il n'y a que Halliche qui ne joue pas et c'est un garçon dont la place est importante dans l'équipe. Il doit trouver un appui psychologique en sélection, et s'il ne trouve pas une aide dans des moments pareils quand la trouvera-t-il ? Je dis et je le redis, Halliche est un cas spécial et je n'ai pas à personnaliser le débat avec d'autres joueurs. Si vous me demandez de parler à Belhadj, pourquoi ne pas le faire avec les autres, les Ghezzal, Abdoun et tout le reste. J'ai expliqué pourquoi j'ai retenu l'un et pas les autres et les bonnes intentions qui m'animent, de plus je ne suis ni un hagar, ni un complexé». L'éloge «Meghni peut être le cerveau de l'équipe» Le patron des Verts a confirmé qu'il suivait de plus près tous les joueurs susceptibles d'atterrir en sélection, notamment les anciens internationaux comme Salim Arrache, Yacine Bezzaz, Hameur Bouazza et tous les autres, que ce soient ceux qui évoluent en Grèce ou en Allemagne. Quant à Mourad Meghni, Benchikha a regretté la situation du joueur qu'il a encensé au passage : «Ce joueur peut être le cerveau de l'équipe. Je suis rassuré que sa dernière rechute ne soit pas très grave et le jour où il sera prêt à revenir, on le recevra à bras ouverts.» Par ailleurs, le retour de Karim Ziani semble satisfaire le sélectionneur national qui retrouve ainsi son meneur de jeu, même si celui-ci manque de rythme. «Il vient de récupérer et il est donc normal qu'il revienne en sélection, quant à son utilisation lors du match du Luxembourg, c'est une autre paire de manches. On verra bien avec le stage et la forme du joueur.» Le staff «Je suis toujours en contact avec Damiano, mais il est en poste» S'agissant du renforcement du staff technique, Benchikha a confirmé ses contacts avec l'Italien Damiano qui est toujours en poste à la Roma, mais il a tenu à mettre les points sur les «i» concernant ce volet estimant que la nationalité de l'entraîneur adjoint qui aurait pu être Mekidèche, qui n'a pas pu se libérer car en poste au Qatar, ou bien Menad, qui est en charge de la JSM Béjaïa. «On verra bien pour l'élargissement du staff technique, mais aussi pour celui de l'équipe A' après le CHAN 2011.» S'agissant de la difficulté de concilier les deux missions à la fois, Benchikha rétorquera ironiquement : «Je veux rendre mon dû hallal ! Sachez que je touche un seul salaire pour deux missions à la fois, maintenant à moi de m'organiser car ce n'est que pour la seule période du CHAN 2011 que les choses se chevauchent, mais d'ici là, on trouvera des solutions. En dehors de cette période, il n'y a aucun souci.» A la question d'un journaliste qui lui rappelait qu'un grand entraîneur ne voudrait jamais être le second d'un autre, Benchikha répliquera : «Celui qui ne veut pas travailler avec Benchikha, il n'a qu'à ne pas venir. C'est tout !» La réponse Le sélectionneur national tire sur Mekhloufi Répondant à une question sur la qualification de notre Equipe nationale au Mondial 2010, notamment celle de Rachid Mekhloufi qui l'a qualifiée «d'accident» lors d'une interview donnée la semaine dernière à un quotidien sportif, Benchikha a qualifié cette attitude de «malhonnête» car les joueurs ont sué sang et eau pour aller chercher cette qualification qui a connu la mobilisation de tout le peuple algérien et beaucoup de sacrifices. De là à dire que l'Algérie s'est qualifiée par hasard, jamais de la vie.» Le programme L'Aïd dans le froid luxembourgeois Lors de la conférence de presse qu'il a animée hier, Abdelhak Benchikha a rendu public le programme de la sélection en prévision de son match amical face au Luxembourg. C'est ainsi que le stage débutera demain, jeudi, avec les joueurs locaux avant le départ vers le Luxembourg vendredi. A partir du samedi 13 novembre, ce sera entraînement chaque jour et jusqu'à la veille du match, soit le jour de l'Aïd El-Adha, mardi 16. Le lendemain, match au stade Josy-Barthel à 20h 15. Les accréditations des journalistes, appelés à couvrir ce match, se feront sur place et les billets ont commencé à être vendus déjà sur le Net. Interrogé sur la domiciliation de la rencontre amicale de février prochain contre la Tunisie, Benchikha a indiqué qu'elle aura lieu dans un stade qui présentera une meilleure pelouse, soit au stade du 5 -Juillet, à Blida ou à Annaba. Tout dépendra de l'évolution des conditions climatiques et de la qualité du terrain à ce moment-là.