Résumé de la 20e partie n Les années ont passé. Sofiane est maintenant médecin. Il a ouvert un cabinet et travaille à l'hôpital. Sa mère veut le marier, mais il refuse. Sa mère a raison, il a largement les moyens de louer et même d'acheter un logement. Il peut aussi rester à la maison, qui est devenue spacieuse, depuis que son frère, plus jeune que lui, s'est marié et a fondé son propre foyer. En fait, s'il hésite encore, c'est parce que, malgré toutes ces années passées, il a gardé, comme une plaie au cœur, le souvenir de Nadia. Bien qu'il ait eu, par la suite, l'impression que Nadia s'était moquée de lui en lui faisant croire qu'elle s'était attachée à lui, il a continué à l'aimer et à penser à elle ! Les premières années, chaque été, il retournait à la plage où il l'avait rencontrée. Il allait même au complexe y attenant, dans l'espoir de la retrouver. En vain. Si elle lui avait donné son adresse, il lui aurait écrit. Mais rien ! il ne connaît même pas son nom, juste son prénom ! Il ne se fait pas beaucoup d'illusions sur la chance de la revoir, mais il a, en lui, comme un petit espoir, comme une lueur. Qui sait, le hasard, un heureux concours de circonstances, un miracle ! Un jour, alors qu'il rentrait chez lui, il a aperçu une jeune femme qui avait sa démarche. Il ferme un court instant les yeux et il la revoit telle qu'elle était, il y a quinze ans, sur la plage, sirène ou naïade sortie de l'eau : belles jambes, bras harmonieux, visage gracieux et longue chevelure de jais tombant sur ses épaules. Il a été, quand elle l'a regardé, ébloui par ses grands yeux couleur miel, ses longs cils battant comme des ailes d'oiseau et sa bouche vermeille, qui semblait vouloir croquer la vie à pleines dents ! il ouvre les yeux : la jeune femme est toujours là, lui tournant le dos, marchant d'un pas rapide… Il la rejoint, en quelques enjambées, et d'une main tremblante, la touche à l'épaule. — Nadia ! La jeune femme se retourne. Il recule, non ce n'est pas elle ! Il bredouille des excuses et s'éloigne… Ce n'était qu'un mirage… Il a gardé la lettre qu'elle lui a laissée en partant. Il l'a relue des dizaines de fois, la mouillant de ses larmes. Des mots à la fois durs et doux, hostiles et amicaux, félons et sincères… Quand tu liras cette lettre, je serai à Paris… Je ne voulais pas te blesser, tellement tu es gentil ! Mais maintenant je dois te le dire pour que tu ne te fasses pas d'illusions : j'aime un autre… tu comprendras pourquoi je ne voulais pas te revoir à l'aéroport…je ne voulais pas continuer une relation qui ne rimait à rien…» Elle a eu, à la fin un mot gentil, plein de tendresse même : «J'ai beaucoup de sympathie pour toi, je t'aime même mais comme un frère…» mais qu'importe la gentillesse, ce qu'il voulait, c'était l'amour… Un amour que lui, malgré toutes ces années, il a conservé pour elle. Mais sa mère a raison, il doit songer à son avenir, se marier, se donner et donner aux siens un peu de bonheur… Mais parviendra-t-il à exorciser les démons du passé, qui n'arrêtent pas de le poursuivre ? (à suivre...)