Résumé de la 19e partie n Sofiane aime Nadia, une jeune émigrée qu'il a rencontrée sur une plage. Le jour de son départ, elle lui laisse une lettre, lui apprenant qu'elle aime un autre. Les années ont passé. des années au cours desquelles il a beaucoup travaillé : non seulement il a décroché son diplôme de médecin, mais il a fait aussi une spécialité. Il a ouvert un cabinet et il continue à travailler à l'hôpital. A trente-cinq ans, c'est déjà un homme connu et estimé de tous. Ses deux sœurs se sont mariées ainsi que son deuxième frère. Il ne reste plus, à la maison, que lui et son frère cadet, un adolescent qui s'apprête à passer son bac. Son père est mort depuis quelques années. Ce soir, on dîne et, comme elle le fait depuis quelque temps maintenant, sa mère le taquine. — tu ferais mieux de te marier, toi ! dit sa mère, Fatima. — j'ai encore le temps, répond-il comme à chaque fois qu'elle lui parle de mariage. — quoi ! s'écrie la brave femme, tu as du temps ! tu oublies que tu as trente-six ans, bientôt trente-sept ! J'espère que tu ne penses pas te marier à cinquante ou soixante ans ? — maman… — Avant, le prétexte, c'étaient les études, puis la spécialité, puis le travail, pour te faire un peu d'argent. L'argent, grâce à Dieu, tu en as maintenant ! — Le logement ! — tu peux en louer et même en acheter un, sans problème… tu peux aussi habiter ici un certain temps ! — tu sais bien que pour se marier, il faut un logement ! — ce n'est qu'un prétexte ! s'écrie Fatima. Tu attends que je meure comme ton père pour convoler en justes noces, tu ne veux pas que j'assiste à ton mariage, que je goûte enfin à un peu de bonheur, après toutes ces années d'attente ! Elle est prête à pleurer, elle pleure même ! Il se lève, bouleversée. Il va vers elle, la prend dans ses bras. — voyons, maman, ne fais pas l'enfant ! Elle le repousse, puis elle le prend dans ses bras et le serre fortement contre elle. — Mon petit ! Son frère, Madjid, assis à l'autre bout de la table, ironise. — elle veut te marier et elle t'appelle mon petit ! Fatima le foudroie du regard. — Toi, tu l'encourages à ne pas se marier ! Elle ne pleure plus, elle sourit même ! — Pourquoi, ne le marierais-tu pas, lui ? Nous ferions une grande fête ! — tu n'y penses pas, s'écrie Madjid. Mais déjà, Fatima a repris son air chagrin. — Je ne plaisante pas, mon fils. Il est temps que tu penses à te marier, à fonder un foyer… — J'y penserai maman… — Si tu veux, je te choisirai une fille, continue Fatima… A moins que tu ne veuilles le faire toi-même ! — Je te le dirai le moment venu, c'est promis ! — Alors, ne tarde pas trop ! (à suivre...)