Résumé de la première époque Sofiane aime Nadia, une jeune émigrée qu?il a rencontrée sur une plage. Le jour de son départ, elle lui laisse une lettre, lui apprenant qu?elle en aime un autre. Les années ont passé, des années au cours desquelles il a beaucoup travaillé : non seulement il a décroché son diplôme de médecin, mais il a fait aussi une spécialité. Il a ouvert un cabinet et il continue à travailler à l?hôpital. A trente-cinq ans, c?est déjà un homme connu et estimé de tous. Ses deux s?urs se sont mariées ainsi que son deuxième frère. Il ne reste plus, à la maison, que lui et son frère cadet, un adolescent qui s?apprête à passer le bac. Son père est mort depuis quelques années. Ce soir, on dîne et, comme elle le fait depuis quelque temps maintenant, sa mère le taquine. ? Tu ferais mieux de te marier, toi ! dit sa mère, Fatima. ? J?ai encore le temps, répond-il, comme à chaque fois qu?elle lui parle de mariage. ? Quoi, s?écrie la brave femme, tu as du temps ! Tu oublies que tu as trente-six ans, bientôt trente-sept ! Tu ne penses pas te marier à cinquante ou même à soixante ans ? ? Maman? ? Avant, le prétexte, c?étaient les études, puis la spécialité, puis le travail pour amasser un peu d?argent. L?argent, grâce à Dieu, tu en as maintenant ! ? Le logement ! ? Tu peux en louer et même en acheter un, sans problème? Tu peux aussi habiter ici un certain temps ! ? Tu sais bien que pour se marier, il faut un logement ! ? Après tout ce que je viens de te dire, tu consens bien que le logement est un faux prétexte ! s?écrie Fatima. Tu attends que je meure comme ton père pour convoler en justes noces ? Tu ne veux pas que j?assiste à ton mariage, que je goûte enfin à un peu de bonheur, après toutes ces années d?attente ! Elle est prête à pleurer, elle pleure même ! Il se lève, bouleversé. Il va vers elle et la prend dans ses bras. ? Voyons, maman, ne fais pas l?enfant ! Elle le repousse, puis elle le prend dans ses bras et le serre fortement contre elle. ? Mon petit ! Son frère, Madjid, assis à l?autre bout de la table, ironise. ? Elle veut te marier, mais elle t?appelle mon petit ! Fatima le foudroie du regard. ? Toi, tu l?encourages à ne pas se marier ! Elle ne pleure plus, elle sourit même ! ? Pourquoi, tu ne le marierais pas, lui ? Nous ferons une grande fête ! ? Tu n?y penses pas ! s?écrie Madjid. Mais déjà, Fatima a repris son air chagrin. ? Je ne plaisante pas, mon fils. Il est temps que tu penses à te marier, à fonder un foyer? ? J?y penserai, maman? ? Je te choisirai une fille, si tu veux, continue Fatima? Comme tu la veux? A moins que tu ne veuilles le faire toi-même ! ? Je te le dirai le moment venu, c?est promis ! ? Alors, ne tarde pas trop ! (à suivre...)