Projet n La généralisation de cette méthode d'irrigation sur tout le territoire de la wilaya aura un effet positif aussi bien sur l'environnement que sur la préservation des eaux propres à la consommation. Une étude est actuellement en maturation au niveau des services agricoles de la wilaya de Boumerdès, en vue de l'extension de la méthode d'irrigation à partir des eaux usées traitées au niveau de l'unité locale relevant de l'Office national d'assainissement (ONA), indiquent des responsables auprès de la Direction des services agricoles (DSA). Cette étude, lancée au cours de cette année 2010, s'appuie sur une «expérience pilote réussie réalisée au niveau de deux exploitations agricoles individuelles de la commune de Corso», a-t-on indiqué. Les gérants de ces deux exploitations, les fellahs Rahmoune et Flissi, ont procédé depuis 2002, à la mise en place de conduites reliant cette station d'assainissement (sise à Boumerdès) à leurs exploitations agricoles, et ce, sur une distance de plus de 5 000 mètres, ont-ils indiqué à l'APS. Ces canalisations transportent quotidiennement un volume de 5 200 m3 d'eau traitée par cette unité pour l'irrigation d'une surface agricole de 70 ha, a-t-on précisé. La réussite de cette expérience est telle que ces deux exploitants veulent très prochainement porter la surface irriguée à 100 hectares. Selon le responsable de l'unité de Boumerdès d'assainissement des eaux usées, les trois stations de Boumerdès relevant de l'ONA, «produisent annuellement un volume de pas moins de 5 millions de mètres cubes d'eau», un volume, a assuré Achour Mohamed, «prêt à être mis à la disposition du secteur agricole conformément à la législation en vigueur». «Seul le dixième de cette quantité d'eau, soit une moyenne de 500 000 m3, est exploité actuellement, en dépit de la gratuité de cette prestation», a-t-il déploré, en signalant que le volume produit restant est rejeté dans les cours d'eau, après son stockage pendant une certaine durée. Par ailleurs, «1 200 tonnes de boues et résidus provenant des eaux traitées par l'Office sont transformées en fertilisants des terres, qui finissent malheureusement dans les décharges publiques, faute de demande exprimée par les agriculteurs», a ajouté M. Achour. «Même en cas de demande exprimée sur ces fertilisants, les démarches administratives pour leur acquisition sont tellement fastidieuses qu'elles en dissuadent plus d'un», a-t-il relevé. La wilaya de Boumerdès compte 3 stations d'assainissement des eaux usées dans les communes de Boumerdès (15 000 m3/j), Thenia (6 000 m3/j) et Zemmouri (5 000 m3/j). Ces unités sont reliées à douze stations de pompage disséminées à travers douze communes de la région d'où sont pompées les eaux usées en vue de leur transformation en engrais notamment.