Quand le blé tendre vient à manquer, les minotiers paniquent. Les transformateurs rencontrent de grandes difficultés à stocker le blé, du moins la farine, pour contourner cette crise. Conséquence immédiate : les boulangers paient cher la facture. Toutes les parties du réseau de distribution se rejettent la balle. L'Oaic n'est pas fautif, les moulins privés accusent les Ccls et les boulangers montrent du doigt les responsables du secteur, en l'occurrence les deux ministères de l'Agriculture et du Commerce. Le prix de la farine a flambé. Il est passé à 2 200 DA le quintal, voire 2 400 dans certaines wilayas du pays, alors qu'il est soutenu par l'Etat à 2 000 DA/q. Sur un même territoire, régi par les mêmes lois, le prix du pain varie d'une boulangerie à une autre et d'une région à une autre. Les Algérois achètent la baguette de pain à 10 DA, alors que normalement son prix est fixé à 7,50 DA depuis le début des années 90. Alors que le problème de dysfonctionnement dans la gestion de la poudre de lait n'est toujours pas résolu, voilà qu'on voit apparaître un dérèglement dans la gestion du blé destiné exclusivement à la fabrication du pain. Va-t-on revivre le même cauchemar relatif aux graves pénuries des années 80 ou s'agit-il d'une paralysie commerciale temporaire ?