Constat n Le bilan des investissements étrangers dans notre pays n'est pas reluisant aux yeux des experts et responsables du secteur. Faisant la pierre angulaire des projets du gouvernement visant à insuffler une nouvelle dynamique dans la stratégie du développement de l'économie nationale, les investissements publics ou privés, nationaux et étrangers ont du mal à foisonner sur un terrain qui devrait leur être favorable. Des entreprises publiques, destinées à servir d'ossature au recentrage économique, s'écroulent faisant près d'un demi-million de chômeurs. Le secteur privé, lui aussi, n'a pas pu se faire un chemin vers un investissement réel et ce, malgré des «mesures incitatives» encouragées dans le cadre de la politique de valorisation de la «solution nationale». Ainsi, on a connu le renforcement du rôle de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi). Cet organisme qui travaille pour le compte de l'Etat, passe au crible les dossiers d'investissement qui atterrissent sur son bureau, et suit désormais le cheminement et le sort sur le terrain des projets validés à son niveau. Le renforcement du rôle de l'Andi est accompagné, depuis mars 2009, par une autre mesure importante prise par le président de la République. Il s'agit de la mise en place d'un Fonds national d'investissement (FNI). Ce nouvel instrument d'accompagnement financier des entreprises,doté de 150 milliards de dinars, est chargé «d'apporter les ressources financières supplémentaires et de répondre aux attentes des investisseurs par une approche nouvelle». Toutefois, c'est dans le cadre de cette même politique que l'Algérie a mené une campagne de toilettage de certaines mesures ou clauses fondant la relation de partenariat avec les entreprises étrangères. Ainsi, la tendance annoncée haut et fort par le gouvernement, à savoir verser le développement du pays dans une logique autocentrée, doit répondre au respect de la souveraineté des Etats et au respect des intérêts mutuels. Une tendance bel et bien matérialisée par la loi de finances complémentaire de l'année 2009 et la loi de finances 2010. Cette relation «gagnant-gagnant» n'est pas du goût de certains partenaires de notre pays, en particulier la France et les USA, qui ont mis du temps pour «digérer» ces nouvelles mesures prises par le gouvernement algérien. Toutefois, les pressions exercées sur l'Algérie pour revenir sur ses décisions sont-elles légitimes lorsqu'on sait qu'en cinq ans, les entreprises issues des 27 pays de l'Union européenne (UE) n'ont investi que 2,79 milliards d'euros, soit une moyenne de 20 millions par an et par pays ? Un niveau d'investissement annuel inférieur à celui d'une PME moyenne en Europe.